Débat télévisé du Chef de l’Etat: Les déclarations de Yayi déjà contestées

(Le Matinal 04/08/2012)

« Je dois dire la vérité et rien que la vérité au peuple ». Ces propos, le chef de l’Etat n’a eu de cesse de les ressasser au cours de l’entretien télévisuel « A cœur ouvert » du mercredi 1er août 2012. Malheureusement, les déclarations de Yayi Boni sur certains sujets comme le Programme de vérification des importations (Pvi) et les véhicules d’occasion sont remises en cause par des acteurs opérant dans ces secteurs.


Tenez ! Dans le dossier Pvi, le président Yayi Boni a déclaré que le promoteur est allé percevoir à la caisse de la Douane, une somme de 2,5 milliards F Cfa et, « trois jours après, il écrit au ministre des Finances avec copie au Président de la République pour dire que la Douane lui a versé un trop perçu ». Pour Yayi Boni, cette somme serait indument perçue et donc l’argument avancé ne serait pas fondé. Faux !, rétorquent les acteurs du Pvi. Les 2,5 milliards F Cfa ont été effectivement payés par la Douane. Et ce sont ces acteurs mêmes qui sans aucune contrainte, ont déclaré le trop perçu. La seconde contre-vérité est relative aux 100.000F Cfa perçus sur chaque véhicule et ce sur un total de 28000 véhicules, le mois. Ces propos du chef de l’Etat selon les vrais acteurs de la filière, contrastent avec la réalité des prix pratiqués. C’est plutôt 40.000F Cfa qu’on paye par véhicule et non 100.000 F Cfa. Fort de ces contradictions, on est en passe de se demander si Yayi Boni qui dit avoir les rapports sur certains dossiers les a réellement ? Si oui, sont-ils alors des rapports fidèles et sincères ? Les collaborateurs du chef de l’Etat ne l’induisent-ils pas en erreur ? En tout cas tout porte à le croire. Sinon, il y a alors un acharnement contre x ou y. Certes, le président Yayi Boni a déclaré qu’il reste ouvert au dialogue. Mais dans un contexte où il projette une table ronde sur l’économie nationale qui ne doit pas être construite sans le secteur privé, le Président de la République doit tout mettre en œuvre pour que nul ne soit de trop.

AT

© Copyright Le Matinal