AGBOARM

AGBOARM
agir ensemble | act together

lundi 6 août 2012

BÉNIN : Boni Yayi se fâche dans une émission télé du 1er Août



BÉNIN - COTONOU LE 2 AOUT © koaci.com -

Le Président Yayi Boni s’est prononcé hier, mardi 1er août 2012 au cours d’un entretien télévisé, sur les grands sujets qui agitent l’actualité nationale. Des réformes relatives au Programme de vérification des importations Nouvelle génération aux relations qu’il entretient avec certains opérateurs économiques en passant par les récentes sorties d’une certaine classe politique, le chef de l’Etat n’a occulté aucune question. Il a en tout cas annoncé sa détermination à en découdre avec tous ceux qui se mettraient en travers des grandes réformes initiées par son gouvernement. « Les réformes sont là et elles seront poursuivies... »

Le Chef de l’Etat s’est prononcé sur les réformes opérées au port de Cotonou. Dans ses explications, il a mis en exergue les difficultés dans la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (Pvi). Selon ses propos, c’était un système pour combattre la fraude, la manipulation, la tricherie et autres dérives au port de Cotonou. Selon le président de la République, c’est après une rencontre avec le représentant de l’Union européenne au Bénin que l’idée de la nécessité d’opérer les réformes est née pour améliorer les recettes douanières. « Les réformes sont là et elles seront poursuivies....les recettes douanières chutent et la masse salariale monte. », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que les partenaires au développement n’étaient plus en mesure d’aider le Bénin, si le gouvernement n’avait pas pris l’engagement d’opérer les réformes. Selon lui, le Fonds monétaire international (Fmi) a même subordonné ses aides au Bénin à la mise en application des réformes. C’est pourquoi, selon le président Yayi Boni, le gouvernement s’est jeté corps et âme dans la mise en œuvre des réformes, pour pouvoir non seulement faire face à la masse salariale déjà très élevée mais aussi se soumettre aux injonctions du Fmi. « Ainsi, nous avons lancé le Programme de vérification des importations Nouvelle génération. Une chose est que la réforme soit conçue et une autre est qu’elle soit bien gouvernée... », a-t-il fait savoir pour montrer que c’est dans la mise en œuvre dudit programme qu’il y a eu des difficultés, alors qu’il s’agit de combattre la fraude douanière au port de Cotonou. « Le Bénin étant un pays de transit, 70% des marchandises débarquées au port de Cotonou sont en transit vers le Niger. Mais, l’essentiel va au Nord du Nigeria... », a-t-il déploré.

Propositions

Face aux difficultés de mise en œuvre des réformes, le président Yayi Boni n’a pas manqué de faire des propositions. Pour lui, chaque Béninois doit avoir à cœur la bonne gouvernance, car selon ses déclarations, c’est la seule voie pour sortir le Bénin des sentiers battus. Ainsi, il a recommandé le respect de la discipline et surtout la définition prochaine d’un cadre juridique fiscal pour éviter les problèmes entre l’administration fiscale et les opérateurs économiques. Ceci lui a permis de proposer des portes de sortie pour le coton béninois. Le chef de l’Etat entend désormais mettre en application la méthode burkinabé qui consiste à impliquer profondément l’Etat dans le coton, malgré la présence des sociétés privées dans le secteur. « L’Etat a déjà mis 70 milliards Fcfa dans le coton au Bénin et au même moment la production chute », a-t-il décrié. « Au Burkina, l’Etat gère une partie, donne une partie à un groupe privé et une autre aux Français. Les encadreurs sont là et encadrent les paysans... », a-t-il souligné, avant de conclure en ces termes : « Je ne suis pas là pour brader le patrimoine national... ».

« Tant que je serai là, ça sera dur »

C’est en ces termes que le Chef de l’Etat s’est adressé aux opérateurs économiques qui ont été redressés fiscalement et qui dénoncent un acharnement contre eux. Battant en brèche l’hypothèse de la chasse aux sorcières comme le font croire certaines langues, le président de la République, a assuré que c’est plutôt dans la droite ligne des réformes économiques en cours et au nom de la bonne gouvernance que les différents redressements sont faits. S’agissant de la société Cajaf Comon de l’opérateur économique Sébastien Ajavon, il n’a pas été superfétatoire pour Yayi Boni de rappeler que les 35 milliards qui doivent être payés par la société n’ont pas été fixés au hasard. C’est en fait le cumul de la Tva sur plusieurs années qui lui a été demandé d’être rétrocédé à l’Etat. Raison pour laquelle a-t-il dit, Cajaf Comon a préféré fermer ses portes au Bénin pour les ouvrir au Togo et au Ghana. Tout en fustigeant les commentaires qui ont suivi ledit redressement, le Chef de l’Etat a témoigné de sa disponibilité à dialoguer avec Sébastien Ajavon en vue d’aplanir les divergences dans l’intérêt supérieur de la nation.

Les politiciens, destructeurs du pays

Sur la gouvernance politique au Bénin, Yayi Boni a fait savoir que ce sont les politiciens qui détruisent le pays. Il fonde son argumentaire sur le fait que toutes les actions du gouvernement en vue de permettre à l’ensemble de la classe politique de contribuer au développement de la nation sont restées vaines. Plusieurs correspondances sont adressées par son Conseiller aux affaires politiques Amos Elègbè aux forces et leaders politiques se réclamant de l’opposition, dans le cadre du dialogue politique pour leur permettre de contribuer au développement du Bénin. Malheureusement, ces lettres sont restées sans suite car certaines forces exigeraient que leurs leaders soient reçus par le Chef de l’Etat au même titre que le président du Parti du renouveau démocratique (Prd) Adrien Houngbédji. L’autre situation évoquée par Yayi Boni est la création en perspective d’un front uni par les politiciens, syndicalistes, membres de la société civile, journalistes et autres pour susciter une insurrection générale et le chasser du pouvoir. A ce propos, le Chef de l’Etat s’est montré imperturbable. Sur un ton ferme, il lâche « qu’il ne saurait avoir de Madagascar au Bénin ». Les magnats financiers et les politiciens qui sont derrière cette manigance ont été exhortés par le président Yayi à rengainer afin de lui permettre de mettre en œuvre sa politique de développement. La Liste électorale permanente informatisée (Lépi) objet de toutes les controverses, n’a pas été occultée au cours de l’entretien. Pour le locataire de la Marina, il est clair que le Bénin ne saurait continuer à organiser les élections avec l’ancien système qui permet aux morts de voter. C’est fort de cela a-t-il dit, que la Francophonie a été sollicitée pour auditer la Liste, afin que les dysfonctionnements soient relevés et les divergences aplanies. Mieux, le groupe de travail de l’Assemblée nationale a poursuivi sans désemparer son travail pour le même objectif. Donc, il n’y a pas de crainte à se faire à ce niveau pour le premier Magistrat. Accroissement de la production vivrière

La production vivrière s’est accrue, selon les propos du Chef de l’Etat durant les quatre dernières années. Elle serait actuellement à environ 250 000 tonnes. C’est pourquoi le Haut commissaire à la solidarité nationale, Gatien Houngbédji, a été commis pour assurer la vente du riz et du maïs à prix subventionné. Dans la même dynamique, il a été annoncé l’installation de sociétés de fabrication de machines agricoles à Ouidah et Savè pour régler le problème de l’insécurité alimentaire et booster la production agricole sur l’ensemble du territoire national.

« La Fifa est une machine… » dixit le président Yayi

Le Chef de l’Etat s’est aussi prononcé sur la crise (la bataille entre les bureaux Victorien Attolou et Anjorin Moucharaf de la Fbf) qui secoue actuellement la Fédération béninoise de football. Selon lui, la Fédération internationale de football association (Fifa) a ses propres textes qui s’appliquent en cas de crise dans les fédérations nationales de football. « La Fifa est une machine qui broie. Elle a ses propres tribunaux », a-t-il déclaré. « L’affaire a été jugée par la Fifa… Il faut laisser Moucharaf à son poste », a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le président Yayi Boni a confié ne pas comprendre le choix de la justice béninoise malgré la menace de la Fifa. « La menace de la Fifa, il faut la prendre au sérieux. La Fifa a fait plier la France, les Etats-Unis et le Japon. A cause d’une seule personne, on sacrifie toute une jeunesse », a-t-il lâché. Et de se défendre d’avoir remis en cause la décision de la Cour d’appel de Cotonou : « On a tout fait pour éviter de remettre en cause la décision de la Cour d’appel. On les (le camp Victorien Attolou, Ndlr) a laissés s’installer. Et on a saisi la Cour suprême. Mais comme le président de la Cour suprême nous a dit que la procédure doit durer trois mois et que la Fifa nous a donnés 72 heures, nous avons été obligés de prendre nos responsabilités ».

Sékodo, KOACI.COM COTONOU, 

copyright © koaci.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire