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vendredi 25 janvier 2013

Poursuivi pour offense au Chef de l’Etat: Lionel Agbo écope de 6 mois de prison ferme


(L'Evènement Précis 25/01/2013) 


Le verdict dans l’affaire opposant Boni Yayi à Lionel Agbo, son ancien porte-parole est tombé ce mercredi 23 janvier 2012. Poursuivi par le président de la république, Lionel Agbo écope de six mois d’emprisonnement ferme pour complicité d’offense au Chef de l’Etat. Après la condamnation de Berthe Cakpossa, la directrice de la chaîne de télévision Canal 3 à une peine de trois mois d’emprisonnement ferme pour la même accusation, c’est autour de cet ancien candidat à la présidentielle et ancien porte-parole de la présidence de la République, d’être condamné à six mois de prison ferme.

«Le tribunal déclare le prévenu Lionel Agbo coupable de complicité de délit d’offense au chef de l’Etat, le condamne à 6 mois d’emprisonnement ferme (…) et à payer une amende de 500.000 Francs CFA (762 euros)», a déclaré le juge Ulrich Gilbert Togbonon à l’issue de l’audience. Le début de cette affaire remonte à septembre 2012. Au cours d’une conférence de presse tenue en septembre dernier, Lionel Agbo, porte-parole de Boni Yayi jusqu’en mars 2011, avait alors déclaré que ce dernier comptait «s’accrocher au pouvoir» au-delà des deux mandats prévus par la Constitution. Il avait ajouté que l’entourage direct de Boni Yayi était corrompu. «Dans ce palais (présidentiel) que je connais, il y a des hommes et des femmes qui ont fait fortune.

Un petit groupe est devenu milliardaire et le chef de l’Etat sait que je sais qu’il sait…» avait-il notamment déclaré. La semaine dernière déjà, Berthe Cakpossa, la directrice de la chaîne béninoise privée Canal 3 qui avait diffusé l’intégralité de l’intervention de M. Agbo avait été condamnée à trois mois de prison pour offense au chef de l’Etat. Selon les subtilités de la loi béninoise, c’est le média qui est considéré comme l’auteur principal de cette offense et non M. Agbo, condamné pour «complicité».

Une condamnation qui a fait réagir la fédération internationale des journalistes (FIJ) qui, dans un communiqué publié lundi, avait fermement désapprouvé la condamnation de Mme Cakpossa. «Cette condamnation est disproportionnée et ressemble à une manœuvre pour réduire la presse à l’autocensure et au silence», a estimé Gabriel Baglo, le directeur Afrique de la FIJ, dans ce communiqué. «C’est un recul et un coup à la liberté d’expression dont le Bénin était jusque-là un champion en Afrique», a-t-il ajouté.

Flore S. NOBIME


© Copyright L'Evènement Précis



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Procès pour offense au chef de l’Etat : Me Agbo a quelques heures pour se constituer de nouveaux avocats



Comme prévu, Me Lionel Agbo est au Tribunal ce jour pour une énième comparution dans les dossiers diffamation et offense au chef de l’Etat. L’audience qui a débuté un peu plus tôt dans la matinée vient d’être suspendue par le juge en charge du dossier, Gilbert Togbonou, et doit reprendre à 13 heures.



Dans le dossier diffamation, Me Agbo est poursuivi par la directrice de cabinet du chef de l’Etat, Véronique Brun Hachémé, le Secrétaire général de la Présidence, Emmanuel Tiando et celui du Gouvernement, Eugène Dossoumou du chef de l’Etat. En début d’audience ce matin, le juge a renvoyé ce dossier au 26 décembre. Motif: la Cour constitutionnelle n’a pas encore statué sur l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par les avocats de la défense.

Dans le dossier « offense au chef de l’Etat », le plaignant est le président Boni Yayi. Pour ce second dossier, tous les conseils de la défense, à l’exception de Me Sandrine Aholou, s’étaient déconstitués au cours de l’audience mercredi dernier. Ils disent ne plus se sentir sereins pour plaider un dossier dans lequel les droits du prévenu sont violés. La même raison a été évoquée ce jour par Me Sandrine Aholou qui s’est déconstituée à son tour.

Désormais sans Conseils, le prévenu a sollicité le renvoi du dossier afin de se trouver de nouveaux avocats. Cela n’a pas reçu l’assentiment du procureur, Justin Gbénaméto. Le juge a renvoyé le dossier à 13 h puis ensuite à 17h pour permettre à me Agbo de se constituer de nouveaux conseils.

Me agbo, ancien porte-parole de la Présidence de la République et conseiller spécial du chef de l’Etat, est poursuivi pour ses propos sur l’existence ‘une certaine corruption dans l’entourage du Président Boni Yayi.

© Copyright lanouvelletribune.info


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Le dernier message de Lionel Agbo aux béninois : «Je vous exhorte à ne jamais baisser les bras»



Nous publions ici le dernier message de Maître Lionel Agbo, reçu il y a quelques jours par notre rédaction, mais que nous n’avons pu publier, pour des nécessités éditoriales liées à l’actualité nationale et internationale. Toujours est-il que le contenu de ce message est, en quelque sorte, prémonitoire de ce qui devait lui arriver (Ndlr)

Béninoises, Béninois, Mes chers compratriotes,

A l’heure où j’ai décidé de reprendre contact avec vous en cette nouvelle année, je confesse publiquement qu’II m’est extrêmement pénible de vous formuler mes meilleurs vœux, alors même que je suis conscient du fait que vous vivez tous dans une précarité inégalée jusqu’alors.
Le Bénin, pays que nous chérissons tous pourtant, s’est enraciné depuis plusieurs années dans une situation de crises sociale, morale et politique.
Je suis encore tourmenté par l’interpellation laconique mais extrêmement inquiétante du Conseil National du Patronat du Bénin à l’adresse de tous, s’agissant des actes posés par le Gouvernement dans la désormais fameuse affaire du PVI. «Ces actes». écrivait-il, «améliorent-ils l’environnement des affaires au Bénin, et quelle connotation induisent-ils sur le rang qu’occupe le Bénin dans le classement Doing Business établi par la banque mondiale?

Notre pays régresse…

Pour rappel, sur 183 Pays entrepris dans le classement mondial du Doing Business, le Bénin est classé au 175ème rang sur 183, qu’au sein de l’espace CEDEAO le Bénin est 13ème sur 16, et au sein de l’espace UEMOA le Bénin est répertorié au 7ème rang sur 8. Ainsi, et de notoriété publique le Bénin est le dernier de la classe ....»
Cette situation qui serait reconnue par le Chef de l’Etat lui-même si l’on en croit la livraison du journal «Fraternité» N°3129 du 09 juillet 2012 rapporté par la Croix du Bénin N° 1154 du 13 Juillet 2012, l’aurait humilié et fait boire la honte jusqu’à la lie selon ses propres «aveux» toujours rapportés.
Or, loin de s’améliorer, elle s’est dégradée à un tel point, qu’à la période consacrée des fêtes de fin d’année, la ménagère n’a pu que constater avec un certain désarroi que son panier était toujours aussi vide.
Dans ces conditions, comment aurais-je eu le courage de vous formuler mes meilleurs vœux, sans une once de cynisme?

…Et la bonne moralité déserte le forum !

S’agissant du volet moral, il nous semble inopportun de réciter la litanie de comportements totalement immoraux, voire très souvent amoraux à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, d’autant plus que ce fait de société ne semble plus choquer grand monde.
Ainsi, les jeunes dans leur grande majorité, de plus en plus désœuvrés, viennent tous les ans gonfler les rangs des chômeurs endémiques dans l’indifférence de nos dirigeants, alors même que le «printemps arabe» nous a enseignés qu’une telle situation est assurément annonciatrice d’évènements peu souhaitables.

Une corruption galopante

Dans ce contexte singulier, la corruption tisse lentement mais sûrement sa toile, les crimes économiques foisonnent à profusion, engendrés par la cupidité de groupes d’hommes et de femmes sans foi ni loi, qui n’hésitent pas à dépouiller la plus grande masse de leurs compatriotes.
Nul doute à ce propos, qu’annoncer d’un ton péremptoire que les Béninois n’auront de cesse d’être confrontés aux scandales à répétition, serait comparable aux vérités de la Palisse, exercice auquel je me refuse à prêter le moindre concours.
«Ô rage, ô désespoir, ô mal gouvernance ennemie » comme dirait l’autre: où sont donc passés les justes de notre Cité? Ces glorieux ainés auxquels nous devons tant de combats épiques, notamment la Conférence nationale des forces vives de la nation, même si aujourd’hui ses acquis s’étiolent et s’érodent lentement au fil du temps, consécutivement aux innombrables coups de boutoir qu’ils subissent constamment.

Et les aînés se claquemurent dans le silence

Force est de constater que lesdits ainés se murent tous dans une conspiration du silence; qui, parce que devenus encore plus veules avec le temps; qui, parce que bénéficiant d’avantages substantiels, préfèrent camper le rôle «d’hommes lièges» ; qui, simplement parce qu’ils ont peur de mesures de rétorsion qui n’en disent pas leur nom.
Un ange passa les ailes chargées de wagons d’actes de répressions.
Silence, on musèle la presse; l’intolérance est de mise; on corrompt à tout va; les institutions de contre - pouvoir ne font même plus illusion; quant aux opposants politiques, ils sont devenus une denrée tellement rare que même notre jeune démocratie semble ne plus s’en émouvoir. Et dans cette société totalement «matée», seuls les syndicalistes tentent encore de résister aux nombreuses atteintes aux libertés publiques.

Le Bénin des coups tordus et des coups bas aux fins politiques…

Alors, plutôt que de porter des solutions aux cohortes de maux dont souffrent les Béninois, et ayant pour corollaire notamment la mal gouvernance, nos dirigeants préfèrent fomenter des coups tordus contre leurs amis d’hier, et monter force procès politiques, dont certains travestis en procès en diffamation et en offense, ne bernent en réalité aucun Béninois.
Et, sans pudeur ni retenue aucune, ils se vantent sur la place publique et dans les cercles concentriques, de l’assurance qu’ils ont de la condamnation certaine du supposé prévenu, poussant l’outrecuidance jusqu’à préciser les peines qui seront prononcées.
En fait pour parvenir à leur fin, ils n’éprouveront ni honte ni remords à se servir du support «audio-visuel» du point de presse du mardi 18 septembre 2012 de votre humble serviteur, qu’ils ont bien entendu pris le soin au préalable de tronquer, de traficoter, l’expurgeant d’éléments essentiels à sa compréhension, oubliant toutefois qu’un tel montage est répréhensible au plan pénal et ne saurait rester sans suite.

Un drôle de pays où la justice et la presse sont muselées

Confronté à cette situation, le Béninois «lambda» assiste impuissant aux multiples violations des droits de l’homme et de la défense. Un drôle de pays qu’est devenu le Bénin, champion toutes catégories de coups fourrés, où les jugements de cour sont connus à l’avance et ne reflètent que la volonté du prince, qui, paradoxe délicieux, n’hésite pas à citer l’institution judiciaire au nombre de toutes celles qui seraient «mouillées».
Alors en vérité je vous le demande, comment aurais-je pu dans un tel contexte vous formuler avec sincérité mes meilleurs vœux?
Malgré ce tableau peu réjouissant mes chers compatriotes, je vous exhorte à ne jamais baisser les bras et vous laisser submerger par un afro-pessimisme de quelque nature que ce soit. Vivez dans l’espérance de jours meilleurs, car je suis convaincu que le Seigneur TOUT PUISSANT dans sa grande mansuétude, nous comblera tous d’aise en cette nouvelle année 2013.
Mais ayez gravé dans votre esprit comme sur du marbre, que les plus grandes victoires ne s’obtiennent qu’au prix de sacrifices douloureux.


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Me Agbo recherché par la police avec acharnement

Me Agbo recherché par la police avec acharnement

25/01/13 00:47 par Léonce Gamaï (1568 lectures | 52 commentaires)



Depuis sa condamnation à l’issue de l’audience du mercredi pour «complicité d’offense au chef de l’Etat», Me Lionel Agbo est recherché par la police. Qui aurait même quadrillé à un moment de la journée d’hier son domicile et celui de l’ancien ministre de Boni Yayi, Richard Senou, dont il est le parent.

Selon des sources internes au domicile du ministre Senou, ce dernier a reçu dans la matinée d’hier la visite du commissaire central de Cotonou, Louis Philippe Houndégnon. Le commissaire y était pour savoir si Me Agbo ne s’y est pas refugié. «Je suis une personnalité politique de ce pays connaissant bien le droit. Je n’hébergerai pas chez moi un homme qui vient d’être condamné par la justice», a répondu le ministre Senou à son hôte, a-t-on appris. Quelques heures après le départ du commissaire Houndégnon, Il a reçu la visite d’un autre policier accompagné d’un huissier de justice, venus pour le même motif. Ces derniers ont été éconduits par l’ancien ministre des Transports de Boni Yayi.

Bruits de bottes à la maison

Les habitants du domicile familial de Me Agbo ont quant à eux reçu une visite un peu commando de policiers. L’un des résidents de la maison a raconté que dans la journée d’hier des «policiers lourdement armés sont arrivés dans la cour en escaladant le mur. Ils sont repartis par la suite après qu’il n’ait rien trouvé.»





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Gestion des affaires publiques : le régime Yayi en pleine déliquescence



(Benin Actu 25/01/2013)

Politiquement désorganisé et secoué par une succession de scandales, le régime Yayi montre les signes d’une déliquescence évidente. Le régime en place n’a plus rien à prouver dans le sens de l’amélioration de la gestion des affaires publiques.

Au niveau de sa superstructure, c’est-à-dire la majorité présidentielle, les fondamentaux d’une organisation politique se sont effondrés. Les bureaux politiques des partis affiliés au régime actuel bouillonnent. Les calculs de repositionnement politique dans la perspective de 2016 ont commencé. L’alliance Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), colonne vertébrale pouvoir Yayi, n’existe plus que de nom. Seuls quelques thuriféraires peuvent encore donner de la voix juste pour assurer leur pitance quotidienne de plus en plus rare à l’image des larmes d’un chien. Les formations politiques, alliées de dernière minute, sont astreintes au silence et à la méditation sur les scénarii possibles de fin de quinquennat. Evidemment, l’ambiance des querelles intestines autour de la succession du chef vient en rajouter aux problèmes du groupe politique au pouvoir.

Au niveau de la gouvernance publique, les scandales se succèdent à n’en point finir. C’est d’abord le scandale du Programme de vérification des importations (PVI) qui a ouvert le bal de la mal gouvernance au sommet de l’Etat, pour le compte du second quinquennat de Boni Yayi. Ensuite, on s’est retrouvé avec le scandale autour de la gestion du Fonds national de promotion de l’entreprise et de l’emploi des jeunes (FNPEEJ) puis le scandale de la filière coton. Le scandale sur la construction du port sec de Tori a, à son tour, défrayé la chronique. Le scandale dans la gestion des réserves administratives s’en est suivi. Et voici le scandale autour de la construction du siège de l’Assemblée Nationale qui met sur le box des accusés un ancien ministre et un ministre en fonction au sein du gouvernement actuel et plusieurs cadres de l’administration publique.

En fait, il est aisé de constater qu’aucune lumière n’est faite sur ces différents scandales. Des scandales qui mettent à nu la culture de l’impunité dans les arcanes du pouvoir. On a l’impression que toutes les organisations politiques autour de Boni Yayi sont chacune concernées par au-moins une affaire de mal gouvernance. A trois ans de sa fin, le régime Yayi vacille comme un bateau ivre. Le régime n’a plus rien à prouver aux Béninois


© Copyright Benin Actu



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jeudi 24 janvier 2013

Procès pour offense au Chef de l’Etat : Me Lionel Agbo condamné à six mois de prison ferme



Débuté le 03 octobre 2012, le « procès Agbo » pour offense au chef de l’Etat a pris fin hier au Tribunal de première instance de Cotonou. Une fin malheureuse pour l’un des prévenus,  Me Lionel Agbo.
Prévenu depuis octobre 2012 dans un procès pour « offense au chef de l’Etat », Me Lionel Agbo, avocat au barreau du Bénin, ancien porte-parole et conseiller spécial du chef de l’Etat n’est plus libre de ses mouvements depuis hier. A l’issue d’une énième audience dans ce dossier, il a été condamné à 6 mois d’emprisonnement ferme assorti d’un mandat d’arrêt et d’une amende de 500 milles francs Cfa pour « complicité d’offense au chef de l’Etat ». Attendu pour 18h 30, le verdict du juge en charge du dossier, Gilbert Togbonou, est tombé un peu après 19 h (heure de Cotonou) dans une salle d’audience pleine de monde au Tribunal de première instance de Cotonou. Me Agbo n’était pas présent dans la salle d’audience au moment où le juge rendait sa décision. Dans la matinée de la même journée d’hier, l’ancien proche collaborateur de Boni Yayi, qui le fait aujourd’hui emprisonner, a été relaxé dans un autre procès de diffamation.
Dans ces deux affaires -diffamation et offense au chef de l’Etat- Me Agbo est accusé pour les propos qu’il a tenus sur une certaine corruption dans l’entourage du chef de l’Etat au cours d’une conférence de presse le 18 septembre 2012. La plainte pour diffamation est venue de certains membres du cabinet civile du Président de la République. Ce sont la directrice de cabinet, le secrétaire général du Gouvernement et le secrétaire général de la Présidence. La plainte pour offense émane du Président de la République en personne. Les propos incriminés ont été diffusés par la chaine de télévision privée Canal 3-Bénin. Et à ce propos, la directrice de Canal 3 a été condamnée mercredi dernier à trois mois d’emprisonnement ferme pour « offense au chef de l’Etat ».  Mais dans le dossier diffamation, elle a été relaxée tout comme Me Agbo.

« Procès de la honte »

Les réactions prises à chaud à la sortie de l’audience hier sont toutes l’expression de l’étonnement et de l’indignation. Pour Dieudonné Lokossou, Gaston Azoua et Paul Isse Eko, tous des figures de proue du monde syndicaliste béninois, « c’est un procès de la honte et de la dictature ». Et c’est le signe que « nous sommes dans un Etat despotique » au Bénin.  Me Gbaguidi, l’un des avocats de Me Agbo est quant à lui « surpris » si bien qu’il a perdu son « latin ». Car « le principe du droit pénal c’est que le complice emprunte la criminalité de l’auteur ». Et voilà que le cas échéant la peine du complice est plus lourde que celle de l’auteur. « On ne sait pas si cela est spécifique au droit béninois ou au droit germano-romain… », s’est-il interrogé. Avant de préciser que la défense fera appel. Et va même pourvoir en cassation si la sentence du juge est confirmée en appel.



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jeudi 17 janvier 2013

Bénin: la directrice d'une chaîne privée condamnée pour offense au chef de l'Etat


(L'Express 17/01/2013) 


COTONOU - La directrice d'une chaîne de télévision privée béninoise a été condamnée mercredi à trois mois de prison ferme pour offense au chef de l'Etat Thomas Boni Yayi après avoir diffusé une conférence de presse critiquant des employés du palais présidentiel.

Berthe Cakpossa, directrice de la chaîne Canal 3, avait diffusé en septembre l'intégralité d'une intervention de Lionel Agbo, ancien porte-parole de M. Boni Yayi, devant la presse béninoise, lors de laquelle celui-ci accusait une partie des proches collaborateurs du président d'être corrompus.

"Berthe Cakpossa est condamnée à trois mois de prison ferme et 500.000 francs CFA (762 euros) d'amende", a déclaré le juge Ulrich Gilbert Togbonon à l'issue du procès, ajoutant que Mme Cakpossa devrait aussi remettre un franc symbolique "en guise de dommages et intérêts pour M. Boni Yayi".

La directrice de Canal 3, qui n'a pas assisté à son procès, a deux semaines pour faire appel de cette décision, a précisé M. Togbonon.

M. Agbo, qui fait l'objet d'une double plainte pour offense au chef de l'Etat et pour diffamation, devait également être jugé mercredi mais le verdict a été repoussé au 23 janvier.

Lors de la conférence de presse qu'il a donnée en septembre, M. Agbo avait déclaré: "Dans ce palais (présidentiel) que je connais, il y a des hommes et des femmes qui ont fait fortune; un petit groupe est devenu milliardaire, et le chef de l'état sait que je sais qu'il sait..." 



© Copyright L'Express



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Restauration de la gouvernance démocratique au Bénin: une conférence nationale devient urgente


(La Presse du Jour 16/01/2013) 


La conspiration du silence commence à faire le lit à toutes les situations inimaginables au Bénin. Le gouvernement et le Parlement continuent de conduire le peuple à leur volonté dans une incertitude certaine. Une conférence nationale tape urgemment aux portes du Bénin pour remettre les pendules à l’heure.

Il y a quelques semaines, un citoyen béninois s’est permis de se demander qui dirige le Bénin. D’autres voix avant lui avaient crié à la conspiration du silence pour demander au peuple de se réveiller. Car, tout le monde, fatigué de parler sans voir le changement, s’est résigné. Il y a quelques heures, une autre personne est montée au créneau implorer l’audace de l’action pour l’endiguement du déclin. Ce sont là des cris de cœurs et des inquiétudes partagés un peu partout chez les citoyens qui ne sont pas alignés aux vaches à lait du pouvoir. Ceux qui ne rendent pas visite au Palais, ceux qui ne sont pas dans les champs de coton et ceux qui ne lèchent pas les microcrédits sont réellement inquiets. Dans le quotidien des Béninois, seules les questions de gouvernance de l’Assemblée nationale et de l’Exécutif préoccupent. Le rythme de vie des populations est en réalité perturbé par les actes que posent leurs gouvernants.
Il y a quelques mois, les populations ont été perturbées par la gestion de la mise en œuvre du programme de vérification des importations nouvelle génération. Les douaniers qui apportent les fonds à la caisse de l’Etat de par leur travail ont été bousculés par l’Exécutif et le Parlement a scellé leur sort en votant une loi pour restreindre leurs actions.

Des conséquences fâcheuses

Des centaines de jeunes ont perdu leurs salaires suite à la mise entre parenthèses en son temps de l’entreprise Bénin Control Sa qui s’annonçait comme une aubaine. Par la suite, c’est la gestion de la filière coton qui a bousculé la quiétude des Béninois et le gouvernement, contrairement aux normes établies, s’est retrouvé gestionnaire du coton. Les ministres depuis des mois désertent les bureaux pour s’occuper du coton à toutes les phases alors que les caisses de l’Etat payent des cadres et agents du Ministère de l’Agriculture avec les démembrements à cet effet. Les opérateurs économiques n’ont pas manqué de subir les conséquences de la gestion de ces dossiers. Les femmes des marchés et surtout les jeunes ont vécu des moments difficiles, particulièrement ceux qui attendent un premier emploi et qui vivent sous le dos des maigres ressources de leurs parents après de grandes études. La fin de l’année 2012 en a témoigné dans les foyers.
Pour créer une accalmie, le secteur public et le secteur privé ont été réunis en table ronde par le gouvernement. Mais les conclusions et recommandations n’ont pas connu de mise en œuvre réelle jusque-là.
A peine vivait-on ces crises qu’une affaire de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat a mis en émoi tout le peuple béninois, avec une forte psychose qui ne permettait plus les discussions ou les débats. Seuls ceux qui soutenaient la thèse avaient droit aux antennes et aux marches dans les rues. Le peuple majoritaire a vécu cela la mort dans l’âme, sans oublier la kyrielle de scandales financiers au sommet de l’Etat. Des milliards détournés sont évoqués comme s’il s’agissait d’une partie de jeu.
Au plan social, les travailleurs de plusieurs ministères ont soulevé depuis toujours des mécontentements par rapport à leurs conditions de vie et de travail. Des menaces de grève ont été gérées cahin-caha jusque-là. Le secteur éducatif a vécu en permanence le drame de la perturbation avec des conséquences certaines sur l’avenir des élèves. Personne ne sait d’ailleurs aujourd’hui si les élèves concluront l’année scolaire, puisque les menaces sont encore là. Les parents d’élèves ont brillé pendant toute cette période par leur silence qui faisait le lit à l’indifférence des autorités.
Le dialogue entre les syndicats et le gouvernement est crispé et chacun campent sur sa position.

Débâcle politique

Bien malin le Béninois qui pourra dire aujourd’hui en quoi tient la gouvernance politique au Bénin. Quel est le ministère qui travaille réellement au Bénin et peut faire un point détaillé des activités journalières liées à son statut ? Combien de ministres s’occupent au moins quatre jours sur cinq des problèmes réels de leur ministère et peuvent faire le point de l’évolution réelle des dossiers ?
Combien de cadres seront honnêtes de déclarer que les nominations et recrutements opérés dans l’administration publique depuis environ quatre ans sont basés sur des critères de compétence et de règlement efficient des besoins de ressources humaines? Combien de cadres ou personnes recrutées par l’Etat béninois accepteront fièrement de subir des contrôles de leurs réelles capacités pour les postes qu’ils occupent ?
L’administration béninoise est-elle dépolitisée après le rapport du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) d’il y a quelques années ? La situation n’a-t-elle pas empiré depuis quatre ans ?
Quel Béninois sérieux est fier de l’organisation, du déroulement et des résultats des élections de 2011 alors que la liste électorale permanente informatisée (Lépi) n’existe pas ? Qui peut relever le défi de la honte nationale en publiant dès demain sur internet la Lépi ? Voilà le drame politique que traîne le Bénin de la refondation. Qui en est fier ?
Les députés au Parlement sont-ils fiers de ne pas avoir aujourd’hui une liste électorale fiable pour les élections municipales, communales et locales de 2013 ? Sont-ils aussi fiers de ne pas connaître la date des élections ou tout au moins le mois réel ? Qui des députés est fier de n’avoir pas commencé la mise en place des organes de gestion des élections municipales, communales et locales de 2013 ?
Dans le rapport entre le Parlement et le gouvernement, le dialogue à sens unique entre le Chef de l’Etat et sa mouvance est-il l’exemple de la bonne collaboration entre institutions ?
La rupture de dialogue entre l’opposition politique béninoise et le Chef de l’Etat n’interpelle-t-elle personne ? Aucun homme de la mouvance ne comprend-t-il pas qu’il faut à tout prix établir un canal pour le dialogue ? L’opposition serait-elle ainsi fatiguée d’œuvrer pour le dialogue nécessaire entre le Chef de l’Etat et elle ?
Chacun est-il fier dans sa position de voir le Bénin tel qu’il est aujourd’hui et tel qu’il est conduit ?
Le gouvernement et le Parlement sont-ils fiers de faire la risée des populations au sujet de la corruption et de la mauvaise gestion ? Acceptent-ils d’être ceux qui cautionnent les scandales de plusieurs milliards depuis l’affaire Cen-Sad en 2008, en ne votant aucune levée d’immunité contre les ministres ? Malgré la marche et le vote d’une loi contre la corruption, que veulent-ils pour mettre les ministres à la disposition de la Haute Cour de justice ? Le comportement de ces institutions exprime-t-il une conviction de la culpabilité des ministres cités dans des affaires de mauvaise gestion ? Devrait-on prêter foi à une révision de la Constitution par rapport à la Haute Cour de justice si tant est que les mêmes qui ne votent pas maintenant pour saisir la Cour, ce sont eux qui sont appelés à alléger la procédure ?
Voilà autant de situations qui montrent aujourd’hui que le Parlement et le gouvernement ont la responsabilité de la perturbation et des inquiétudes que vivent les populations béninoises depuis des mois voire des années. Le quartier Latin n’oserait crier fierté.


Et pour mettre tous les problèmes sur tapis et y proposer des solutions adéquates et consensuelles, il apparait urgent de convoquer une conférence nationale. Elle aura l’avantage de rappeler à chacun sa place et son rôle dans la cité. Mieux, il faudra trouver des mécanismes pour qu’une poignée de gens ne disposent pas à leur guise de la vie et de l’avenir de la majorité. Le peuple béninois n’a pas tort d’être analphabète du français. Et il n’est pour autant pas bête. C’est pour cela que pour tisser la toile de la paix que chantent beaucoup de gouvernants, et face à leur incapacité à dialoguer, il faut créer le large et représentatif forum de la nation toute entière à travers une nouvelle conférence des forces vives de la nation. C’est une porte de sortie pour réunir au milieu d’autres entités les frères ennemis qui ne se parlent plus, afin de sauver le Bénin.

Junior Fatongninougbo


© Copyright La Presse du Jour


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POURQUOI SOUTENIR LA MISSION BÉNINOISE POUR LA LIBÉRATION DU NORD MALI


En dépit nos divergences avec le régime Yayi sur sa gouvernance politique, économique et son approche sur les enjeux socio-culturels béninois. 


Nous considérons que l'effort de guerre du Bénin dans la lutte contre les forces terroristes et les djihadistes au Mali est notre devoir fraternel envers le peuple malien. Certes, nous n'avions certainement pas les mêmes intérêts économiques que la France au Mali. Mais le peuple malien est un peuple frère d'Afrique. Nous ignorons totalement les éléments et les motivations qui ont influé sur la décision du haut commandement militaire de l'envoi de 300 militaires béninois, mais nous respectons leur décision.  Cette contribution relative à la libération territoriale et la sauvegarde l'intégrité et de la souveraineté du Mali mérite notre soutien patriotique. Simplement parce que les 300 militaires sont des enfants du Bénin envoyés en mission pour une cause noble. 


Nous avions toujours désapprouvé l'instrumentalisation à des fins politiques de l'armée béninoise à diverses occasions par l'actuel régime, comme lors de la proclamation du K.O électoral du présidentiel 2011 . Malgré, nos regrets sur ces incidents nous ne tomberons pas dans le jeu de ce régime. Au contraire, nous soutenons et  nous souhaitons une mission exemplaire et réussie à nos troupes sur le terrain au Mali. Même si le Bénin n'a pas la vocation des puissances militaires. Nous avions de vaillants soldats et des officiers biens formés au sein de notre armée. Certains officiers poursuivent leur perfectionnement même au Centre Pearson pour le maintien de la paix de Kingston en Ontario, Canada. 


Soutenons la contribution de nos troupes à la libération du Mali.


Armel M. Agbodjogbé




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Projet d’acquisition d’une centrale électrique par le Bénin: un rapport troublant sur les turbines à gaz de Maria Gléta (Comment on met la vie des Béninois en danger)


(La Presse du Jour 16/01/2013) 


Sous le régime du changement qui a viré à la refondation, les scandales s’enchaînent. Le projet d’acquisition de la centrale électrique Tag 80 MW de Maria Gléta 1 en est un. Plusieurs milliards de F Cfa y ont été engloutis. Malheureusement pas pour produire de l’électricité, mais des explosions comme ce fut le cas le lundi 7 janvier dernier lors d’un essai après quatre années de retard dans l’exécution du projet.

Lundi 7 janvier 2013. Il sonnait environ 14 heures. A Maria Gléta, une bourgade située dans la commune d’Abomey-Calavi, l’ambiance était à la grosse frayeur au sein de la population. Un bruit assourdissant provenant de la Centrale électrique implantée dans la localité et dont les travaux ne sont pas encore achevés provoque la débandade. Selon des témoignages, l’explosion ressentie par les populations serait intervenue lors d’un essai qui s’effectuait au niveau de la turbine N°3 de cette centrale électrique destinée à fournir au Bénin de l’énergie électrique d’une capacité de 80 mégawatts. Les tentatives des agents de sécurité en faction dans cette centrale pour étouffer l’explosion ont malheureusement échoué. Et comme une traînée de poudre, l’information a fait le tour du Bénin. Ulcéré, le gouvernement a dépêché le ministre en charge de l’énergie sur les lieux du drame. On était au mardi 8 janvier 2013. Sur le terrain, le ministre Barthélémy Kassa n’a pas caché sa colère quand bien même les concepteurs de la centrale ont essayé de minimiser les dégâts. Naturellement, des instructions ont été données. Les a-t-on respectées ? Il sera bien difficile de répondre par l’affirmative. Mais ce dont on est sûr, c’est que le scandale de la centrale électrique de Maria Gléta est bien loin de livrer ses derniers développements. Il y a en effet beaucoup à redire sur cette centrale électrique conçue pour fonctionner avec des turbines à gaz. En tout cas, le contenu du rapport sur l’alignement des équipements majeurs des unités de cette centrale électrique rédigé par le Bureau national d’études techniques et de développement et diffusé par le Comité de suivi du chantier est bien loin de rassurer les Béninois. Ce rapport date du 15 novembre 2012 et est signé de M. Allani Kouassi, Chef de mission du Bureau d’études. Ce Bureau d’études, ne voulant rien avoir sur sa conscience, a en effet décliné sa responsabilité en ce qui concerne la qualité de certaines pièces utilisées dans la conception des unités composant la Centrale électrique de Maria Gléta.

Un rapport détonnant

D’entrée, le rapport de M. Kouassi indique « qu’à la suite des tests d’achèvement effectués en octobre 2011, CAI qui est la société américaine chargée de construire la centrale électrique de Maria-Gléta a eu à mettre en place des supports sous les collecteurs d’échappement de toutes les unités de production. Après ces travaux complémentaires, des déclenchements ont été observées lors des essais à vide sur les unités 2, 6 et 8 et relèvent du dépassement de la plage de vibration des turbines de puissance comprise entre 25 et 70 mm/s ».
Toujours selon le rapport, « CAI a dépêché sur le site de Mari-Gléta un nouvel expert, M. Claude Kouchi, chargée de la vérification aussi bien des alignements antérieurement effectués et jugés concluants que celui de l’unité 7 dont les niveaux de vibration en dépit du remplacement de la turbine de puissance demeuraient toujours élevés, sans que la supervision ne soit saisie par les voies réglementaires en matière de la réalisation de ces nouveaux travaux ». Au terme des mesures effectuées par l’expert commis par CAI, poursuit le rapport, les vibrations observées seraient admissibles sur les unités 1, 3, 5 et 7 ; par contre, elles demeureraient élevées sur les turbines 2, 6 et 8, d’où la nécessité de procéder à la dépose des turbines de puissance N°2, 6 et 8 en vue de leur équilibrage. Pour ce qui est de la turbine de puissance N°4, le défaut relevé peut être supprimé sur place sans la dépose de l’équipement, a dit l’expert commis par CAI, mentionne par ailleurs le rapport de M. Kouassi.
Le 3 septembre 2012, une reprise respectivement des mesures des vibrations par unité avait été projetée par le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) avec le sieur Claude Kouchi, expert commis par CAI pour le 4 septembre 2012. Malheureusement, ce dernier sans coup férir a quitté le territoire national le 3 septembre 2012 au soir. Après donc le départ de l’expert, l’équipe de CAI a poursuivi la dépose des unités 2 et 6. Un compte rendu téléphonique circonstancié a été fait par BNETD au Président du Comité de suivi par intérim et a précipité la convocation d’une visite de chantier pour le 19 septembre 2012. Lors de ladite visite, le conducteur des travaux de CAI a informé toutes les parties prenantes au projet TAG-80 MW de l’équilibrage dans les prochains jours des turbines de puissance N°2, 6 et 8 au Nigeria et de la réparation sur le site de celle de l’unité 4.
Le lundi 24 septembre 2012, BNETD contre toute attente a eu à constater qu’à son insu, les turbines de puissance 2 et 6 ont été enlevées clandestinement du site de Maria-Gléta le dimanche 23 septembre 2012 par CAI pour une destination inconnue, étant entendu que le samedi 22 septembre 2012 à la fermeture du chantier, les deux turbines étaient encore au pied des unités 2 et 6. A la réunion de chantier qui s’est tenue le mardi 25 septembre 2012 au lieu du lundi 24 septembre à 15 heures, le coordonnateur de CAI a confirmé à la supervision composée du Maître d’ouvrage et du BNETD que les deux turbines de puissance ont été effectivement expédiées au Nigeria pour les vérifications d’usage annoncées et seront de nouveau sur le site au plus tard le 29 septembre 2012.
Sur instruction du maître d’ouvrage, BNETD a saisi CAI par écrit le 27 septembre 2012 en vue de la transmission à la supervision du rapport des tests d’achèvement effectués en octobre 2011, la transmission à la supervision du rapport des travaux effectués par le nouvel expert en charge de la vérification des alignements et enfin l’indication à la supervision de la structure en charge de l’équilibrage des turbines de puissance 2 et 6 au Nigeria.
Aussi curieuse que cela puisse paraître, aucune réponse écrite de l’entreprise n’est parvenue au BNETD par rapport aux préoccupations susmentionnées dans les courriers qui lui ont été adressés. Chose curieuse encore, au cours de la réunion de clarification convoquée par le Directeur de cabinet du ministre en charge de l’énergie le 8 octobre 2012, le conducteur des travaux de CAI, Ismaël Fawaz qui était absent du territoire a, contrairement à l’argumentaire développé par le coordonnateur de CAI lors de la réunion de chantier du 25 septembre 2012, précisé que les turbines de puissance n’ont nullement été expédiées au Nigeria et ceci du fait de l’incapacité de la compagnie pressentie dans ce pays à pouvoir réaliser les travaux d’équilibrage souhaités. Selon M. Fawaz, les turbines de puissance 2 et 6 qui devraient être expédiées au Nigeria sont déposées dans un atelier d’usinage à Godomey où les experts de CAI ont procédé à leur démontage aux fins de récupérer les roulements qui par la suite ont été expédiés en Californie (USA) le 3 octobre 2012 pour être réceptionnés à Cotonou le 20 octobre 2012.
Au regard des révélations faites par M. Fawaz, une délégation conjointe BNETD et CAI s’est alors rendue à Godomey dans l’atelier du sieur Daniel BEAHENOU pour une visite de constatation. Il a été donné à BNETD de constater que les turbines 2 et 6 déjà démontées sont entreposées sous un hangar fermé aménagé pour la circonstance dans la cour de la concession. Le dallage du plancher a été réalisé en béton armé de 20 cm d’épaisseur offrant une planéité acceptable. Le hangar dispose d’un palan de 2 tonnes pour le levage de chaque turbine de puissance d’un poids de 1,5 tonne. Le second palan, aux dires du représentant de CAI, servirait à la dépose de la turbine de puissance N°8. Les deux rotors sont posés sur des supports appropriés afin d’éviter toute déformation. Les quatre roulements des deux turbines de puissance, soit deux par machine, sont retirés de leur cavité et ne sont pas dans le lot des pièces stockées sur place. Sur la base des constats faits, BNETD a, entre autres, recommandé de procéder au remplacement des quatre roulements défectueux par des roulements à l’état neuf et non à leur réparation. « La précocité de l’usure de ces pièces maîtresses sans que les turbines de puissance N°2, 6 et éventuellement N°8 n’aient véritablement servi, prouve que lors de la remise au potentiel, elles n’ont systématiquement pas été remplacées comme recommandé par les normes, ou alors la marge de tolérance de l’accouplement (turbine de puissance-réducteur de vitesse) a été dépassée. Dans l’un ou l’autre des cas, compte tenu du régime de fonctionnement des turbines de puissance (5500 tr/mn), il s’avère impérieux de procéder à leur remplacement afin d’éviter lors de l’exploitation des avaries en série plus importantes », a suggéré BNETD. D’ailleurs, une correspondance aurait été adressée à CAI par l’ingénieur conseil.

Grosse supercherie ?

Dans le cadre du suivi des travaux de remontage des turbines de puissance N°2 et 6 à Godomey, il a été donné à BNETD de constater le 29 octobre 2012 que les roulements réceptionnés par CAI et destinés à être montés sur les turbines de puissance N°2 et 6 ne sont pas à l’état neuf, mais plutôt sont en réalité ceux antérieurement déposés et qui ont subi aux Etats-Unis un reconditionnement effectué par PAS MRO Inc, entreprise dont l’ingénieur conseil n’a été informé ni de l’existence ni de la compétence.
Le 31 octobre 2012, la désapprobation de BNETD a été signifiée par courrier à CAI qui, nonobstant cette mise en garde a, sans coup férir, poursuivi et achevé dans l’atelier du sieur Daniel BEAHENOU, les travaux de remontage de la turbine de puissance N°6. Ladite turbine a été transférée le samedi 3 novembre 2012 sur le site de Maria-Gléta sur son générateur de gaz.
Face à cette situation, BNETD a enjoint par courrier en date du 6 novembre 2012 à l’entreprise CAI de suspendre les travaux de montage en cours jusqu’à nouvel ordre, tant qu’elle ne se résoudra pas à pourvoir les turbines de puissance N°2, 6 et 8 de roulements de remplacement à l’état neuf.
Entre ce 6 novembre 2012 et le lundi 7 janvier 2013, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Sur les huit turbines de puissance installées, une défaillance ayant provoqué une explosion a été enregistrée le 7 janvier 2013 sur l’une d’entre elles. Il s’agit de la turbine de puissance N°3 pour laquelle l’expert de CAI, Claude Kouchi avait pourtant dit qu’il n’y a pas de problème.

Des non-dits

Le moins qu’on puisse aujourd’hui avancer est qu’il y a encore assez de non-dits autour du projet d’acquisition de la centrale électrique de Maria Gléta. Le contenu du rapport du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) inquiète. Il urge que le gouvernement se penche vraiment sur le contenu de ce rapport et rende compte aux populations des mesures qui ont été prises. Ceci, par devoir de reddition des comptes. Autrement, la Centrale électrique de Maria-Gléta hantera toujours la vie des Béninois, surtout celle des populations qui sont installées dans ses environnements immédiats.

Affissou Anonrin


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mercredi 16 janvier 2013

Procès en diffamation et offense au chef de l'Etat: le jour de vérité pour Dr Yayi et Me Agbo


(Adjinakou 16/01/2013) 

Le procès en diffamation et offense au Chef de l'Etat et à certains membres du cabinet civil du Chef de l'Etat qui les oppose à Me Lionel Agbo connaitra certainement son épilogue à l'audience de ce jour. Si, au terme de l'audience, c'est le Chef de l'Etat et ses collaborateurs qui gagnaient, ce sera un désaveu pour tous ceux qui ont eu à travailler à un moment donné avec Boni Yayi, et qui se répandent en critiques contre sa gouvernance et son style. Par contre, si c'est Me Agbo qui l'emporte, c'est que les cas de corruption dénoncés sont avérés et l'opinion publique avisera.

Me Lionel Agbo retourne devant le juge ce jour pour les deux dossiers. Poursuivi pour diffamation et offense au Chef de l'Etat et complicité de diffamation de certains collaborateurs du Chef de l'Etat, le prévenu sera fixé sur son sort ce mercredi. En effet, le 09 janvier dernier, le juge Gilbert Togbonon a repoussé le délibéré à ce jour à la demande de Me Lionel Agbo et de ses avocats. Au début de la séance du 09 janvier dernier, le juge a annoncé que l'exception d'inconstitutionnalité soulevée par la défense par rapport à la violation des droits du prévenu, a été jugée irrecevable par la Cour constitutionnelle. C'est alors qu'il a été demandé à Me Lionel Agbo de communiquer " ses pièces " autrement dit d'apporter les preuves de ses allégations. Mais, les avocats du prévenu qui avaient saisi la haute juridiction ont opposé un refus catégorique à la demande du juge. Ils arguent du fait qu'ils n'ont pas encore reçu la décision de la Cour constitutionnelle et que le tribunal a l'obligation de renvoyer l'audience pour que la Cour remplisse cette formalité. Ce que réfute le ministère public représenté par le Procureur de la République, Justin Gbènamèto qui estime que le tribunal n'est pas lié par les formalités de la Cour constitutionnelle et invite par conséquent le président du tribunal de séance à poursuivre les débats. Mais, face à l'intransigeance de Me Lionel Agbo et de ses avocats, le juge Togbonon a renvoyé le dossier à ce jour.

Les regards sont donc tournés vers le tribunal pour ces deux dossiers qui durent déjà plus de trois mois afin de savoir si Me Lionel Agbo sera condamné ou acquitté. De toutes les façons, le dossier de l'avocat et ancien porte-parole de la présidence est symptomatique de la gouvernance de Boni Yayi. En effet, les deux procès de Me Lionel Agbo démontrent s'il en était encore besoin que lorsqu'on travaille avec le Chef de l'Etat et qu'à un moment donné on prend ses distances, on n'a pas le droit de critiquer la manière dont le pays est géré. Lorsque vous osez le faire, c'est la porte ouverte à tout. Soit une affaire vous est collée au dos pour vous réduire au silence ou soit vous êtes contraints à l'exil. Les exemples sont légions. En tout cas, Me Lionel Agbo l'a appris à ses dépens avec ses procès à rebondissements.

Pour l'heure, toutes les attentions sont focalisées sur l'issue de cette énième audience où il faut le rappeler le Procureur de la République représentant le ministère public avait déjà, au procès du mercredi 19 décembre 2012, demandé au juge de condamner Me Agbo à 12 mois d'emprisonnement ferme avec décernement immédiat d'un mandat de dépôt pour " complicité d'offense au Chef de l'Etat ". A l'en croire, le Chef de l'Etat n'est pas un citoyen ordinaire pour qu'un individu fut-il ancien collaborateur puisse faire des allégations aussi graves que celles faites par Me Lionel Agbo. Mais, contre toute attente, le juge ne va pas suivre le Procureur de la République et renvoie tout simplement le dossier à ce jour. Si, le juge décide de condamner l'avocat et homme politique, ce serait une double défaite : défaite pour l'homme de droit qu'est le prévenu et défaite pour tous ceux qui se sont fâchés à un moment donné contre Boni Yayi. Par contre, si le juge l'acquittait, ce serait une victoire pour la justice béninoise et cela relancerait la polémique sur la corruption au sommet de l'Etat. Ce faisant, les Béninois se feront une opinion sur leurs dirigeants. Le procès de ce jour nous en dira d'avantage. 


Edgar Gnimavo


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ANALYSE-RETOUR SUR LA VISITE DE YAYI BONI AU CANADA


Cette visite a été surtout caractérisée par une publicité massive qui donne bien l'allure de propagande. Les experts en relations publiques ont certainement réussi le coup en bombardant les journaux d'un article rédigé par une même source et reprise par la majorité des médias. Comme l'exige la probité intellectuelle qui est le propre des hommes et des femmes qui ont foi en la vérité, nous constatons que cette visite a permis au moins une large couverture médiatique du Bénin, grâce aux centaines de millions dépensés en publi-reportage. Il n'y a pas de honte de dire que la campagne médiatique et de propagande a été réussie. La preuve cela suscite cette analyse et d'autres réactions.

Au-delà de l'aspect médiatique, il n'est un secret pour personne que Yayi Boni adore parler pour rien de concret in fine. Je me rappelle toujours d'un grand ami lyonnais qui entendant les promesses de campagne du candidat Yayi en 2006, a cru d'emblée que : «le Bénin deviendrait le Tawain ou le Hong Kong d'Afrique après 5 ans». Ce dernier était simplement envoûté par le personnage que jouait le candidat, avant d'être sérieusement déçu en découvrant le vrai spécimen. Pourquoi ? À cause de la mal gouvernance et des scandales en cascades ICC service et consorts qui ont rythmé le mandat précédent. Il a changé totalement son opinion, après la tricherie sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) et l'usurpation des élections de mars 2011. En effet, ceux qui croient les yeux fermés aux discours enjôleurs et racoleurs seront tôt ou tard surpris par leur déception.

Revenons sur un des motifs principaux annoncés avant la rencontre avec le PM Harper. Il s'agit de la résolution de la crise malienne, notamment de la demande d'aide auprès du Canada pour son intervention militaire. Le PM Harper a simplement rejeté toute participation du Canada. Donc un camouflet et en plus la France et d'autres pays ouest africains n'ont même pas attendu la fin du voyage du président de l'UA avant de lancer une intervention conjointe sans aviser ce dernier.

Par ailleurs, en ce qui concerne l'annonce du Premier ministre Stephen Harper de «la signature de l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE) Canada Bénin». Ce n'est pas une grosse surprise car d'autres pays africains, notamment du Commonwealth ont déjà signé le même accord bien avant le Bénin. Cet accord vise à garantir aux probables investisseurs canadiens dans ces pays certaines assurances pour leurs investissements. Tandis que l'accord sur l'exploitation des ressources naturelles est plus un accord destiné à l'UA. Car l'Union Africaine a dans ses agendas la mise en place de partenariats dits «gagnant-gagnant», donc ceci ne représente pas une annonce majeure, même si c'est au cours de cette visite que celle-ci a été faite.
Dernier point de notre analyse, l'annonce intitulée : « projet Soutien pour l'augmentation des revenus internes au Bénin appuiera les efforts déployés par le Bénin afin d'accroître son efficacité en ce qui a trait à la collecte et à la gestion des impôts des entreprises et des particuliers. Le projet aidera plus particulièrement à améliorer la collecte des taxes internes, la mise en œuvre des politiques et l'élaboration de politiques au moyen de nouveaux systèmes d'information.»

Il s'agit ici d'un projet de coopération élaboré par l'Agence canadienne de développement international (ACDI), dont plusieurs pays africains notamment le Botswana, le Cameroun, le Kenya, le Nigéria et d'autres pays anglophones ont déjà ou sont toujours en cours d’expérimenter afin d'améliorer leur système comptable et de recette fiscale. En dehors du Botswana, dans la plupart des autres pays le projet a échoué ou laissé de côté. Par avoir suivi une formation théorique destinée aux responsables des ministères de finances ou du trésor, les pays doivent se procurer de la technologie adéquate donc d'un nouveau moyen ou système d'information auprès de firmes canadiennes.

C'est à ce niveau que les responsables du Nigéria et du Cameroun ont expliqué que malgré les atouts de ce nouveau système d'information, il ne correspond pas aux réalités de leur pays caractérisé par l'informel. Compte tenu de cela le projet n'a pas eu le succès enregistré au Botswana.

Si nous prenons le cas béninois après la formation des experts, il y aura plusieurs équations à résoudre dont deux majeures. La première est celle de l'économie informelle, par exemple prenons la lutte ouverte engagée par les gouvernements successifs contre le secteur du carburant kpayo depuis plus de 20 ans. Mais à ce jour on ne peut pas évaluer si cela a porté ses fruits ou du moins les gains enregistrés par le trésor public béninois dans ce domaine. Comment arriver en 8 ans à amener les mamans du marché Dantokpa à se doter de machines d'enregistrement des ventes pour une meilleure collecte de la TVA ? La seconde équation est celle qui porte sur la nature même du système fiscal béninois. Rappelons que le Bénin fait partie de l'UÉMOA dont les États utilisent le Système comptable ouest-africain (Syscoa). Le Syscoa est un système comptable qui découle fondamentalement du plan comptable OCAM inspiré du modèle français. Or, le Canada fonctionne sur une modélisation comptable anglo-saxonne. Comment combiner ses deux modèles ou comment mettre en application ce nouveau modèle anglo-saxon dans ce pays francophone?

En conclusion, même si la visite de Yayi au Canada a eu une large couverture médiatique grâce aux millions engloutis en publicité et relations publiques. Il est encore très tôt de mesurer efficacement les retombées réelles pour le Bénin et l'Afrique, en dehors des effets d'annonce à portée mitigée. Comme disait l'autre « les promesses n'engagent que ceux qui y croient ». Car, des leaders ont fait marche arrière sur un important protocole environnemental juste pour des raisons économiques. Poursuivront-ils aveuglement leur projet, s'ils découvraient la nature réelle du discours du racoleur de la semaine ? Wait and see!!!

Armel M. Agbodjogbé à Ottawa
PS: Ceci est l'analyse d'un humaniste doté d'un esprit libre. Donc si quelqu'un se sent heurté par quoique ce soit nous sommes sincèrement désolé! 




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jeudi 10 janvier 2013

CORRUPTION AU BENIN: Boni Yayi, capitaine d’un bâteau ivre


(Le Pays 09/01/2013) 


Décidément, le Bénin est devenu le terreau fertile à la corruption. Car, c’est dans ce pays que naissent des scandales de tout genre dont l’ampleur dépasse souvent l’entendement. En effet, après l’affaire ICC-services, du nom de cette vaste escroquerie qui avait éclaboussé le pays de Mathieu Kérékou, il est aujourd’hui question d’une gestion opaque des fonds débloqués au profit du projet de construction de l’Assemblée nationale.

Plus de 14 milliards de F CFA, dit-on, ont été engloutis dans les travaux pour des résultats jugés insuffisants. Toute chose qui, à juste titre, a mis les députés hors d’eux-mêmes au point qu’ils ont fini par demander des comptes au gouvernement. Que par des erreurs de devis, on revoie un budget à la hausse après un taux d’exécution de plus de 90%, on peut concéder ; mais que 14 milliards s’évaporent avec un taux d’exécution de moins de 50%, il y a de quoi rouspéter ! A dire vrai, le Bénin est devenu le pays des éléphants blancs puisqu’en plus des scandales géants qui font la une des médias, il y existe une escroquerie à la petite échelle qui fait chaque jour des victimes. Cela peut s’expliquer par le fait que le Bénin est voisin du Nigeria où l’escroquerie et le banditisme ont pignon sur rue. Car, c’est dans ce géant de la sous-région que tels des champignons, poussent le matin des magasins qui, le soir venu, disparaissent à tout vent pour se transformer en établissements financiers.

Que diantre, le Bénin qui a toujours été perçu comme une vitrine démocratique en Afrique francophone serait-il en train d’emboîter le pas au Nigeria ? C’est fort regrettable, d’autant que le président Boni Yayi, on s’en souvient, durant son premier comme son second mandat, a toujours fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Et fort curieusement, c’est durant son règne que le Bénin a connu les plus grands scandales de son histoire, impliquant parfois même les proches du chef de l’Etat. C’est le cas de l’affaire ICC-services où son propre cousin, Abou Salomon Yayi, est accusé d’avoir collaboré avec Emile Tégbenou, l’un des cerveaux du scandale.

Aussi, son ancien ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, François Noudégbèssi, est-il cité dans cette nouvelle affaire de détournements de fonds alloués à la construction du siège de l’Assemblée nationale. Autant de scandales qui traduisent, si besoin en est encore, l’échec de la politique du président Boni Yayi, et qui risque de rejaillir sur l’image du pays pourtant présenté comme un fleuron dans la sous-région ouest-africaine. En tout cas, si à toutes ces polissonneries, on ajoute l’affaire de la tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat, on peut désormais conclure que le président Boni Yayi s’est entouré d’individus qui ne pensent qu’à entretenir leur tirelire, et cela par tous les moyens. Peut-être lui faudra-t-il organiser une purge avant qu’il ne soit trop tard.



Boundi OUOBA


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Bonne gouvernance au Bénin: des textes protègent toujours la mal gouvernance


(Le Matinal 08/01/2013) 


L’impunité tend à devenir la règle au Bénin, même si les textes devant de sanctionner les mauvais dirigeants existent bel et bien. Le président de la Haute Cour de justice, institution chargée de juger ces dirigeants, l’a reconnu, il y a quelques jours. Et comme lui, certains observateurs trouvent que seul le toilettage des textes fondamentaux pourra permettre de poursuivre efficacement des membres indélicats du gouvernement auteurs de certains faits repréhensibles.

Alors que la démocratie implique surtout l’égalité de tous devant la loi, au Bénin, des subtilités contenues dans les textes fondamentaux permettent à certains dirigeants auteurs de mauvaise gestion d’échapper à la justice. Une faille de la loi qui fait de ces dirigeants des super citoyens et qui fragilise du coup le processus démocratique dans lequel le Bénin s’est engagé depuis quelques années. La bonne gouvernance, facteur de consolidation de la démocratie peine ainsi à devenir une réalité au Bénin. La faille régulièrement dénoncée, le président de la Haute Cour de justice, le Professeur Théodore Holo, l’a encore relevée lors de la cérémonie de présentation des vœux des institutions de la République au Chef de l’Etat, le vendredi 04 janvier 2013 au palais de la Marina.

Pour lui, les textes fondamentaux inadaptés ne rendent pas service aux juges de la Haute Cour de justice. Ils les empêchent d’accomplir leur mission, celle de mettre un terme à l’impunité dans le rang des dirigeants. L’article 136 de la Constitution du 11 décembre 1990 rend en effet la Haute Cour de Justice compétente pour juger le Président de la République et les membres du gouvernement, à raison de faits qualifiés de haute trahison, d’infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions, ainsi que pour juger leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat. Mais l’article 137 de la même Constitution octroie à l’Assemblée nationale le pouvoir de décider de la poursuite puis de la mise en accusation de ces personnes publiques.

Selon la même disposition, la décision est prise par la majorité des deux tiers des députés composant le Parlement. Cette dernière précision comporte selon bien d’analystes, des germes de l’inefficacité de la Haute Cour de justice. A les en croire, les décisions de l’Assemblée nationale, lieu stratégique du paysage politique national, pourraient varier au gré des intérêts politiques en jeu à ces occasions. Les parlementaires pourraient en réalité décider ou non d’enclencher une procédure judiciaire contre un dirigeant selon qu’ils nourrissent ou non des inimitiés contre le mis en cause ou selon que les pressions politiques les y obligent. Il existe donc des facteurs suffisamment subjectifs qui complexifient le processus décrit dans la Constitution du 11 décembre 1990.

D’ailleurs, l’expérience a montré que la Haute Cour de justice n’a jamais été saisie depuis son installation en 2001. Alain Adihou, l’ancien ministre du gouvernement du Général Mathieu Kérékou, arrêté pour la gestion calamiteuse des fonds alloués à l’établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) a passé trois ans en prison sans être formellement poursuivi. Sous la présidence de Yayi Boni, l’ancien ministre des Finances, Soulé Mana Lawani cité dans le scandale financier Cen-Sad et l’ancien ministre de l’Intérieur, Armand Zinzindohoué à qui on reproche d’être trempé dans l’affaire Icc-Services, n’ont jusque-là pas été inquiétés. Aucune action judiciaire n’a été initiée pour établir ou non leur culpabilité. Autant de faits qui pourraient être préjudiciables à la paix sociale.

Les réformes, la priorité

Plusieurs analystes affirment que les différents textes qui organisent la poursuite et la mise en accusation des dirigeants restent la cause de l’impunité observée jusque-là. Pour eux, il faut nécessairement un toilettage des textes fondamentaux. Le Professeur Théodore Holo en est lui aussi conscient et a souligné l’opportunité d’une relecture desdits textes vendredi dernier. D’ailleurs, au début du mois de décembre 2011, lorsque l’ancien Titulaire de la Chaire Unesco des droits de l’Homme de l’Université d’Abomey-Calavi, prenait la tête de la Haute Cour de justice, il avait estimé que la loi n°93-013 du 10 août 1999 portant loi organique de la Haute Cour de Justice doit être modifiée pour rendre l’institution fonctionnelle.

La dynamisation de la Cour doit donc être inscrite au cœur des grandes réformes politico-juridiques réaffirmées par le Chef de l’Etat lors de son dernier message sur l’état de ladite Nation. En tout cas, des analystes soutiennent que le Le Bénin a intérêt à réussir les réformes annoncées pour que les textes cessent de protéger les dirigeants indélicats.

Allégresse Sassé


© Copyright Le Matinal



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mardi 8 janvier 2013

Le passage de Yayi a Rideau Hall est inscrit comme une visite de courtoisie avec séance de photos rien d'autres à l'agenda. Si nous analysons peu ce communiqué arrive alors même que Yayi est déjà sur le sol canadien. Ça ressemble bien à une acceptation d'une rencontre à la dernière minute. 

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Visite de courtoisie
Le 7 janvier 2013

Le gouverneur général rencontrera le président de la République du Benin à Rideau Hall
OTTAWA — Son Excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada, rencontrera Son Excellence monsieur Boni Yayi, président de la République du Bénin, à Rideau Hall, le mercredi 9 janvier 2013, à 10 h.

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Une séance de photos sera organisée au début de la rencontre. Les représentants des médias qui sont accrédités par la Tribune de la presse parlementaire doivent confirmer leur présence préalablement auprès du Bureau de presse de Rideau Hall et sont priés de se présenter à l’entrée Princesse Anne avant 9 h 45.


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En quoi c'est malsain de ne pas dire aux béninois la vraie nature du séjour de Yayi au Canada. Contrairement au communiqué du bureau du PM du Canada qui ne fait pas état d'une quelconque invitation, le gouvernement béninois s'invite dans ce communiqué mensongère.

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Communiqué de presse 


A l’invitation de Son Excellence Monsieur Stephen HARPER, Premier Ministre du Canada, Son Excellence Dr Boni YAYI, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement et Président en exercice de l’Union Africaine, effectuera une visite de travail au Canada, du 07 au 12 janvier 2013.

Au cours de cette visite, le Chef de l’Etat aura des entretiens et des rencontres, tant au niveau fédéral que de celui de la Province francophone du Québec.
Au plan fédéral, le Président de la République aura un tête-à-tête avec le Premier Ministre canadien et une audience avec le Très Honorable David Johnston, Gouverneur Général du Canada, sur les questions de coopération entre le Canada et l’Afrique d’une part, et entre le Canada et le Bénin d’autre part, ainsi que sur les préoccupations actuelles de la gouvernance mondiale.

Par ailleurs, un bilan sera également fait des interventions de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI) au Bénin, notamment dans les domaines de la micro-finance, de l’appui à l’accroissement des recettes intérieures et à des projets de promotion du secteur agricole.
L’étape fédérale de la visite prendra fin par la signature d’un Accord de promotion et de protection réciproque des investissements privés entre le Canada et le Bénin.
Fait à Cotonou, le 04 janvier 2013

Au niveau de la Province du Québec, le Chef de l’Etat aura, entre autres, une audience avec Madame le Premier Ministre québécois, les Membres de son Gouvernement, et tiendra une importante rencontre au Conseil des Relations Internationales de Montréal (CORIM), avec la Communauté des Affaires du Canada, sur les opportunités d’investissements canadiens en Afrique et au Bénin.

Le Secrétaire Général Adjoint,
Porte-parole du Ministère

Eusèbe AGBANGLA
Ambassadeur




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lundi 7 janvier 2013

Visite de l'usurpateur au Canada



Dans un communiqué, le bureau du Premier  Ministre du Canada annonce que M. Stephen Harper rencontrera l’usurpateur des dernières présidentielles béninoise de mars 2011 dont la «réélection» n'est toujours pas reconnue officiellement par le Canada.

Le communiqué est tombé dimanche soir soit à quelques seulement heures avant le départ de Boni Yayi de Cotonou. Cette rencontre avec le PM Harper et Yayi s’inscrit dans un cadre courtoisie et du respect des valeurs hospitalités canadiennes. Car le PM avait signifié par un refus de recevoir par ce dernier en visite officielle ou en visité d’État. Ainsi, n’ayant pas obtenu une visite d'État ou une visite officielle qui aurait engendré comme la tradition diplomatique l’exige, la signature d'accords bilatéraux dans des domaines d’intérêt entre dirigeants de deux États. C’est pour cela que le communiqué n'a pas mentionné la signature d'accord entre les deux dirigeants, ni les termes «reçoit sur invitation» ou accueillera. Donc la formule diplomatique utilisée pour cette circonstance  parle d'exploration des façons d'élargir des relations. « Je serai ravi de rencontrer le Président Boni Yayi afin d'explorer des façons d'élargir nos relations commerciales et de contribuer davantage au développement du Bénin. »

Pour parer à un fiasco diplomatique, les lobbyistes recrutés et chèrement payés par le gouvernement Yayi ont élaboré un schéma de dernière minute afin que Yayi se prenne en photo avec Harper. Ainsi une conférence a été planifiée dans un Casino dans la ville de Gatineau (Québec) à proximité d'Ottawa en Ontario et en face des bureaux et de la résidence du premier ministre du Canada. Comme une sorte d'exhortation diplomatique envers le PM auquel Yayi vient pour lui présenter des vœux de nouvel an. C'est pourquoi la visite est tôt au début de cette nouvelle année 2013 afin qu'il puisse lui présenté ses vœux M. Harper a accepté d'accorder quelques 15 ou 20 minutes de son temps à Yayi. Donc c’est par  courtoisie diplomatique et par politesse que rencontrera celui qui vient dans l’Outaouais et passera l’essentiel de ses rencontres se dérouleront dans au Québec.

Par ailleurs, notons qu'aucune rencontre n'est prévue entre Yayi et la diaspora béninoise d'Ottawa et de la région de la capitale nationale du Canada. Au-delà des divergences politiques, de vision et de méthode de gestion du  pays, nous souhaitons que la visite de la délégation béninoise au Canada soit profitable pour le Bénin. Car, pour nous c'est le Bénin d'abord et tout ce qui compte malgré les considérations politiques c’est bien l’intérêt national du Bénin.

C’est pourquoi nous espérons, que lors rencontre avec la diaspora béninoise de Montréal, les béninoises et les béninois ne seront pas intimidés et oseront poser courageusement les vraies questions sur la gestion du pays. Et profiter de cette occasion pour exposer les vrais blocages qui freinent les diasporas africaines à contribuer efficacement au développement socio-économique du continent. Économiquement, le Bénin se porte très mal, au pays tout est au ralenti, les indicateurs sont dans le rouge. Alors ayons le courage de dire franchement la vérité à cette délégation béninoise en balade. Ne cédons pas à la pensée unique.

Armel M. Agbodjogbé


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