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agir ensemble | act together

lundi 22 avril 2013

Des actes du gouvernement contre l’extradition de Talon


(Visages du Bénin 22/04/2013) 


A en croire Me Jospeh Djogbénou interviewé par mes confrères de la Nouvelle Tribune, dans le processus d’extradition d’un présumé coupable de la France vers son pays d’origine, le pouvoir politique français a un droit de véto. Pour résumer cet agrégé des Facultés de droit, droit privé et sciences criminelles, si le gouvernement français le décidait, Patrice Talon ne sera jamais extradé. Et cette décision est laissée au pouvoir discrétionnaire du pouvoir politique de François Hollande. Or à la lecture d’un certain nombre d’actes posés par le gouvernement béninois ces derniers mois, il ne serait pas exagéré de penser ni d’écrire que les dirigeants béninois militent inconsciemment pour la non extradition de Talon. Panorama !

Dans la journée du samedi 23 février 2013, Le Quai d’Orsay a mis en garde contre des risques possibles d’attentat ou d’enlèvement qui pèseraient sur les Français résidant au Bénin. Le ministère des Affaires étrangères conseillait aux ressortissants de veiller à respecter une « vigilance accrue ». Quelques heures plus tard, le gouvernement béninois par la plume officielle de son ministre des Affaires Etrangères « dément formellement ces allégations dénuées de tout fondement qui créent une psychose artificielle dans l’opinion publique nationale et internationale autour d’un pays pourtant reconnu pour sa stabilité et le bon fonctionnement de ses institutions démocratiques ». Le Bénin traite donc le pouvoir français de….. C’est l’acte I.

Acte II, dans la même foulée dame rumeur puis une bonne partie de la presse béninoise font savoir que le Bénin a demandé le rappel de l’ambassadeur de France Jean-Paul Monchau. On a eu droit, dans la confusion, à un démenti. Mais quelques jours tard on apprend que Aline KUSTR-MENAGER a été proposée en Conseil des ministres à Paris le 20 mars 2013 pour remplacer Jean-Paul Monchau…C’est fumeux et cela peut se comptabiliser dans les actes qui peuvent faire plisser la peau du front au gouvernement français.

Acte III : Tous ceux qui prêtent un peu d’attention à l’actualité internationale savent que les Etats-Unis ne sourissent point au président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Ils savent aussi que la France est un allié des Etats-Unis sur bien de chantiers au plan mondial. En recevant avec tous les honneurs et en grande pompe les 14 et 15 avril derniers le président iranien, le gouvernement béninois a sûrement mécontenté le gouvernement américain et certainement celui de la France. C’est un acte hautement politique de la part des dirigeants béninois qui peut entrer en ligne de compte dans les décisions politiques de la France dans le dossier Yayi-Talon.

Acte IV : Dans le registre des actes du gouvernement béninois que le politique français peut prendre en considération avant toute décision d’extradition, il y a le traitement auquel l’Exécutif béninois soumet les autres présumés coupables : Extraction de prison du docteur Cissé le mardi 04 décembre 2012 pour audition devant un conseil militaire de discipline sans l’avis du Juge, l’obtention de lettre d’audience de Cissé et Zoubé sous pression dénoncée par les avocats. Il y a quelques jours seulement, le transfèrement des présumés coupables Johannes Dagnon, Pamphile Azonmahoun, de la prison de Cotonou vers celles de Kandi et Parakou sans l’aval du juge d’instruction en charge du dossier a suscité une conférence de presse des avocats des ces personnes-là. Tous ces actes mis ensemble ici, donnent du crédit à Patrice Talon qui dit craindre pour sa vie une fois rentré au Bénin.

Acte V : Enfin le politique français peut tenir compte in fine de l’avis du juge qui a estimé que les preuves fournies par les accusateurs de Patrice Talon sont jusque-là insuffisantes.

Moralité : on peut vouloir une chose et poser involontairement des actes pour son contraire.

Francis Z. OKOYA


© Copyright Visages du Bénin



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mercredi 17 avril 2013

Séance ordinaire du Bureau directeur de la Cstb : Gaston Azoua sur les traces de Benoît XVI



(Le regard de la Confédération sur la situation sociopolitique) Le Bureau directeur national de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin a tenu, hier mercredi 17 avril 2013, une session extraordinaire. Lors de cette séance où la confédération a fait une déclaration sur la situation sociopolitique actuelle, Gaston Azoua, jusque-là Sg confédéral, a décidé de passer la main.


Situation tendue

La situation sociopolitique qui prévaut aujourd’hui au Bénin est délétère et est même tendue. C’est le constat fait par la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb). Réunis en session extraordinaire du Bureau directeur national, hier, les membres de la Confédération ont fait une déclaration sur la situation sociopolitique. Selon le constat fait dans la déclaration, rien ne va. La «misère extrême» a gagné les masses populaires. Le prix des produits de première nécessité a flambé, les libertés fondamentales sont confisquées. «La plateforme revendicative des travailleurs, déposée depuis 2012, est restée sans réponse, alors qu’on approche du 1er mai», informe la déclaration. Il faut dire aussi que le dialogue social est au point mort et les scandales impunis. «Une mention spéciale a été faite au scandale ‘’concours de recrutement des Ape au profit du Ministère de l’Economie et des Finances».
Pour les militants de la Cstb, qui ont affiché leur volonté à ne pas «laisser l’intrus leur ravir leurs conquêtes chèrement acquises», «l’heure de l’action a sonné».

Surprise

Si l’heure de l’action a sonné pour les militants Cstb, c’est plutôt celle du départ qui est annoncée par son responsable. Hier, lors de la session extraordinaire du Bureau directeur, l’expérimenté Gaston Azoua, qui a dirigé pendant 21 ans l’organisation syndicale, a souhaité, contre toute attente, être déchargé de la première responsabilité de la Cstb, le Secrétariat général. «Je vais, à partir de ce jour mercredi 17 avril 2013, me retirer de la tête de notre commune organisation, la Cstb», a-t-il annoncé à ses «chers camarades, amis, dignes responsables et membres du Bureau directeur de la Cstb». 

 
Si «le Bureau directeur prend acte et félicite le camarade Azoua pour ses actions accomplies», cette annonce courageuse surprend, même si ce dernier dit avoir pris cette décision depuis 2009.

Raison

Des interrogations sur ce départ de Gaston Azoua de la vie syndicale fusent. Et les supputations ne manqueront pas. Pour lever toute équivoque sur son départ, notamment sur le lien qui existerait entre son admission à une pension de retraite et cette démission, le syndicaliste prévient : «Ils chercheront longtemps ces liens, mais en vain».  «Ma décision va dans le sens de permettre le renouvellement des forces, afin de mieux faire face aux défis de l’organisation pour commencer à donner à d’autres l’opportunité de porter la charge», explique Gaston Azoua qui ajoute : «je suis fatigué».
Ainsi, Gaston Azoua part en plein mandat. Alors qu’il pouvait encore briguer d’autres mandats comme cela est de coutume. Apparemment Benoît XVI a fait école à la Cstb.
Et désormais, pour porter l’étendard de la Cstb et poursuivre le combat pour arracher toutes les victoires qu’attendent les travailleurs et le peuple, le Secrétaire général adjoint, Paul Essè Iko prend le relai. Cela, pendant une période de transition de 6 mois, qui permettra de préparer et d’organiser un congrès extraordinaire pour élire les nouveaux responsables de la Cstb.



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lundi 15 avril 2013

Dagnon et Zomahoun transférés de la prison civile de Cotonou: les avocats menacent d'assigner l'Etat béninois


(Adjinakou 15/04/2013)


Le collège des avocats de Johannes Dagnon et Pamphile Zomahoun, en détention préventive dans le dossier de la supposée " atteinte à la sûreté de l'Etat ", ont donné un point de presse vendredi dernier à l'Infosec de Cotonou afin de donner des précisions sur les conditions de transfèrement et de détention de leurs clients ; occasion pour ces avocats d'aller jusqu'à menacer d'assigner l'Etat béninois.

Les avocats ont apporté des précisions sur le transfèrement de leurs clients de la prison civile de Cotonou. En effet, c'est le 03 avril dernier en pleine nuit que Dagnon et Zomahoun, mis en cause dans le dossier de tentative " d'atteinte à la sûreté de l'Etat ", ont été contraints de prendre leurs affaires. Selon Me Djogbénou, leurs clients ont été menottés puis embarqués à bord d'un avion qui les a déposés à la prison de Parakou et à celle de Kandi. Me Sévérin Quenum a précisé que Johannes Dagnon occupe la même cellule que des braqueurs arrêtés dans la zone Parakou, Kandi et environs et que tous ses besoins élémentaires se font dans cette même cellule. A Kandi, les conditions de détention de Pamphile Zomahoun ne sont pas meilleures ; il lui a été interdit d'utiliser un matelas, encore moins une natte et se couche à même le sol.

Me Djogbénou, a fait savoir que le Consulat de France à Cotonou, a formulé à deux reprises, des requêtes en vue de visiter Johannes Dagnon qui a la double nationalité béninoise et française, mais en vain. Les avocats ont également précisé que le juge d'instruction du 6ème cabinet, saisi par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou aux fins d'autoriser le transfèrement de Dagnon et Zomahoun, a opposé un refus catégorique et leur transfert a été opéré dans des conditions inhumaines. Raison de plus pour intenter, selon le collège d'avocats, un procès devant les tribunaux internationaux contre l'Etat béninois, les régisseurs des prisons de Cotonou, de Parakou, et de Kandi ainsi que le pilote et les autres occupants de l'avion pour enlèvement de citoyen français. " C'est intolérable que des citoyens se fassent enlever comme des poulets… Le Procureur de la République est allé loin ; c'est pourquoi nous parlons d'enlèvement et de détention arbitraire. Il n'y a plus de fondement légal, il y a atteinte à la démocratie " a déclaré Me Joseph Djogbénou tout en appelant les autorités à procéder à la relaxation pure et simple de ses clients.


Marc Gbaguidi


© Copyright Adjinakou



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Transfèrement de Zomahoun et Dagnon : les avocats parlent d’enlèvement et menacent


lundi 15 avril 2013 07:04
Écrit par Arthur Sélo

Vendredi dernier, à l’Infosec à Cotonou, à la faveur d’une conférence de presse, les avocats de Phamphile Zomahoun et de Johannes Dagnonont qualifié « d’enlèvement », le transfèrement de leurs clients de la Prison civile de Cotonou pour d’autres maisons carcérales du septentrion.
Ce sont des avocats déterminés à faire appliquer la loi qui se sont présentés à l’Infosec de Cotonou ce vendredi 12 avril, pour faire part de leur mécontentement. Ils ne sont pas allés par quatre chemins pour aborder deux dossiers importants qui ne finissent pas de mettre en alerte la République depuis des mois. Il s’agit des affaires relatives à la tentative d’assassinat de Boni Yayi et de la tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat.  C’est d’ailleurs cette dernière qui a le plus cristallisé les attentions. Et c’est maître Joseph Djogbénou qui précise les faits avant de donner le ton. Tout est parti du 4 avril dernier. Selon l’avocat, très tôt ce matin-là, l’administration pénitentiaire a réveillé les deux détenus que sont Phamphile Zomahoun et Johannes Dagnon, et les a sommé de prendre quelques affaires. Puis menottés, ils ont embarqué dans un aéronef piloté par un militaire, sans avoir pu prévenir leurs parents, encore moins leurs avocats. 
Enlèvement. A l’unanimité, le collège d’avocats a dénoncé la façon dont on a transféré leurs clients de la Prison civile de Cotonou pour Kandi (Phamphile Zomahoun) et Parakou (Johannes Dagnon). Pour le collège (Me Charles Badou, Me Joseph Djogbénou, Me Elie Vlavonou Kponou et Me Sévérin Maxime Quenum), c’est un enlèvement pur et simple. Car, pour transférer les personnes en détention provisoire, le procureur adresse une demande au juge d’instruction en charge du dossier. Et c’est seulement ce juge qui peut donner l’autorisation. Dans le cas d’espèce, il s’agit du juge du 6è cabinet du Tribunal de première instance de Cotonou qui a opposé un refus à la demande. Donc, le transfert des deux détenus a été fait sur la seule volonté du Procureur de la République. Mais, le procureur est passé outre ce refus.  Ils parlent d’enlèvement et entendent mettre en cause, individuellement, tous ceux qui ont participé à l’opération. Mieux, les détenus dans leurs nouveaux lieux de détention, vivent dans des conditions « exécrables », « inhumaines » avec des « bandits de grand chemin. » A kandi, Phamphile Zomahoun est dans une cellule où il dort à même le sol, sans natte ni matelas.
 Conséquence.  Alors, une question qui mérite l’attention: pourquoi a-t-on senti l’obligation de les transférer? D’emblée, Me Djogbénou pense qu’il n’y a aucune raison valable. On ne peut pas parler de tentative d’évasion car, depuis qu’ils sont détenus, ils ont été coupés de tout contact. Et même les avocats ont eu des difficultés pour voir leurs clients. Alors, pourquoi éloigner les détenus du juge d’instruction en charge du dossier? Cela n’est qu’une immixtion grave qui doit être bannie dans un Etat de droit. Car, dans une prison, le procureur n’a de pouvoir que sur les condamnés. Il n’a aucun pouvoir sur ceux qui sont en détention provisoire. De plus, le juge ne peut plus mettre la main sur les deux présumés pour mener ses enquêtes. De sorte qu’aujourd’hui, il n’y a pas de fondement légal pour ce transfert. Il s’agit d’une application distributrice des règles, qui doit cesser. Pour eux, il s’agit de « séquestration », d’« enlèvement », de « harcèlement psychologique et physique.» De plus, ce dossier est d’une vacuité exceptionnelle. Alors, trop c’est trop, et «il est inadmissible qu’on enlève des gens comme des poulets bicyclette» (Me Djogbénou). Le moment est venu aux avocats de faire ce que le droit leur permet. Pour cela, ils entendent mettre en cause la responsabilité (pénale et disciplinaire) de toutes les personnes, y compris le pilote de l’aéronef, qui ont pris part à ce transfert.
Dossier empoisonnement. En ce qui concerne le dossier de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat, les avocats ont signifié que le dossier est sur le point d’être clos. Car, le juge en charge du dossier a dit qu’il a fini ses investigations. Et pour les avocats, il est temps que l’Etat normal soit rétabli. Cela passe par la relaxation des personnes en détention provisoire dans le cadre de ce dossier.

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mercredi 10 avril 2013

L’exil pour les Béninois, l’asile pour Bozizé

 
(La nouvelle centrafrique 10/04/2013)


Au moment où des Béninois, pas des moindres Patrice Talon, Olivier Bocco, Lionel Agbo sont contraints à l’exil, le Bénin s’apprête avec phares et fanfares à accueillir François Bozizé, le président déchu de la Centrafrique. Tapis rouge, salon d’honneur, villa dorée de la CENSAD pour un homme qui a laissé son pays dans un état lamentable pour venir couler des jours paisibles, sur le bord de l’océan atlantique. Les dirigeants de notre continent n’ont pas toujours pris la mesure de leur responsabilité et du désarroi du peuple et continuent de jouer à la roulette russe avec le destin de leurs concitoyens.

Aujourd’hui tout laisse croire que le Bénin est devenu le Jourdain dans lequel les dictateurs et autres sanguinaires africains viennent se purifier après leurs besognes. En deux ans, notre pays a accueilli sur cette terre de paix, tout le gratin de la dictature africaine, ce que l’Afrique compte de brebis galeuses : Paul Kagame du Rwanda, Idriss Deby du Tchad, Denis Sassou Nguessou du Congo. Toutes ces personnes sont venues souiller l’âme de notre pays avec l’horreur, la désolation et le malheur qu’ils colportent et salir le tarmac de l’aéroport de Cotonou avec leurs pieds imbibés de sang humain.

A eux tous, ils transportent dans leurs cercueils des millions de victimes innocentes africaines, des centaines de mutilés, des milliers de violés. Le gouvernement du Bénin a accepté d’accueillir ces assassins et ces criminels sur nos terres; de promouvoir la crème de la dictature mondiale. On comprend aisément pourquoi le régime glisse inexorablement dans la même direction. Le Bénin a-t-il le dos assez large pour porter tout le malheur de l’Afrique. A force d’ouvrir notre porte à tous et à tout, ne sommes-nous pas en train d’attirer le malheur sur notre peuple.

Il est très aisé de comprendre pourquoi Yayi Boni a accepté d’accueillir à bras ouverts son ami intime, son frère en christ : comme lui, il a remporté les dernières élections présentielles par K.O; comme lui, il hallucine sur les complots d’état; comme lui, il a reçu l’appel du seigneur après avoir conduit le pays vers l’abime. Qui se ressemble, s’assemble!


Par Jules Bonou Djossou


© Copyright La nouvelle centrafrique

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Pamphile Zomahoun, Patrice Talon et Boni Yayi : l’histoire d’une amitié sacrifiée


(24 heures au Benin 10/04/2013)


Le commandant Pamphile Zomahoun est incarcéré depuis quelques semaines pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Une affaire qui suscite plusieurs interrogations compte tenu des rapports entre le présumé et la Haute Autorité .

Avant son arrestation, Pamphile Zomahoun un ancien de la GIGN fut respectivement patron de l’escorte présidentielle sous Boni Yayi, commandant du groupement de la gendarmerie de Cotonou. L’histoire révèle que Pamphile Zomahoun a fait connaissance de Patrice Talon au moment où il était en poste dans le Nord du Bénin. Suite à un braquage dont l’homme d’affaire a été victime, la prompt réaction de l’officier de gendarmerie a permis à Patrice Talon de retrouver ses effets. Depuis lors une amitié est née entre les deux hommes.

Vint ensuite les élections présidentielles de 2006. Patrice Talon a avec la complicité de ceratins hauts gradés de l’armée, fait recours à Pamphile Zomahoun pour assurer la sécurité du Boni Yayi pendant la campagne électorale. Dès lors, les rapports entre les trois hommes se sont renforcé. Patrice Talon a poursuivi ses affaires avec son ami Boni Yayi jusqu’à l’avènement de Bénin Control où c’est encore Pamphine Zomahoun qui fut dépêché pour assurer la sécurité des opérations de cette société. Il ne peut en être ainsi car Pamphile Zomahoun bénéficiait simultanément de la sympathie de Boni Yayi et de Patrice Talon.

L’attention particulière de ces deux personnalités pour le commandant Zomahoun s’est manifesté également lors du décès du père du jeune officier. Alors que Pamphile avait des difficultés pour les funérailles de son père, comme c’est souvent le cas dans ces genres d’épreuves, , c’est Patrice Talon qui, informé des difficultés de son ami, lui a apporté une assistance financière très considérable. Suite à ce geste de l’opérateur économique, certains proches parents de l’officier rapportent que ce dernier est allé rendre compte au chef de l’Etat, du geste de son ami Patrice Talon à son égard. Boni Yayi fit de même que le magnat du coton. Pamphile Zomahoun leur est redevable et a un devoir de reconnaissance à leur égard.

Aujourd’hui, la famille Zomahoun éprouve d’énormes difficultés pour comprendre les motifs du coup d’Etat avorté. En attendant les résultats de l’enquête et le jugement des présumés auteurs de cette tentative de remise en cause de l’ordre constitutionnel en Republisue du Bénin, parents et amis des détenus lèvent les yeux vers les cieux à la recherche du sauveur.


Judicael ZOHOUN


© Copyright 24 heures au Benin




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mardi 9 avril 2013

L’Union fait la Nation au sujet de l’an 2 de la refondation: « Les institutions ont continué par être des instruments aux mains de Boni Yayi »


(L'Evènement Précis 08/04/2013)


Boni Yayi vient de souffler la deuxième bougie de son second et dernier quinquennat. Pendant que l’heure est aux réjouissances du côté de la mouvance, l’opposition jette un regard critique sur les actes posés par le gouvernement et son chef depuis deux années.

« Les institutions ont continué par apparaitre comme des instruments aux mains de l’exécutif notamment du chef de l’Etat ». C’est du moins l’avis du député de l’Union fait la Nation, Lazare Sèhouéto, sur le bilan des deux années de gestion du président Boni Yayi pour le compte de son second mandat. Selon le coordonnateur général de l’Union fait la Nation, l’instrumentalisation des institutions de la république est criarde. L’honorable Lazare Sèhouéto a pris exemple sur la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac). A ses dires, cette dernière, loin de promouvoir la liberté d’expression met du plomb dans l’aile des hommes de médias.

« Aujourd’hui, lorsque le chef de l’Etat se fâche contre une émission ou contre une autre, la HAAC utilise son pouvoir pour le calmer et pour frapper les journalistes », a-t-il expliqué. De même, a déclaré le député tchoco-tchoco, la Haac ne ferait rien pour rétablir l’opposition dans ses droits de passage sur la télévision publique du Bénin, l’Ortb. Les dysfonctionnements de la refondation ne se limitent pas à la Haac, selon le coordonnateur général de l’Union fait la Nation. Le parlement est impliqué dans le jeu du chef d’Etat béninois. « Si vous observez bien le parlement béninois ces deux dernières années, il se saisit promptement de sujets qui intéressent le chef de l’Etat et bien souvent pour noyer les dossiers », a-t-il expliqué.

L’honorable Lazare Sèhouéto n’a pas occulté la justice béninoise qui, selon ses dires, aurait été utilisée pour endormir les affaires Icc et Dangnivo. Pour finir, il a rappelé que seul un dialogue franc et conséquent demeure la thérapie idoine pour permettre au Bénin d’aller vers le développement. Le député de l’Union fait la Nation ne croit pas trop en cette alternative dans un contexte où « le gouvernement que nous avons refuse de s’asseoir et de parler avec les gens qui sont opposés à lui ».

Nafiou OGOUCHOLLA


© Copyright L'Evènement Précis



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Boni Yayi: encore trois longues années …


(24 heures au Benin 08/04/2013)


Boni Yayi célèbre ce 06 Avril l’an II de son ultime mandat. L’arithmétique lui offre au total sept ans au pouvoir. Dans la foulée, on est passé brutalement du changement à la refondation par la magie du K.O. Il reste encore trois années pour le messie autoproclamé. Le temps ne devrait pas suspendre son vol comme le voulait Lamartine. Car, la gouvernance est infernale et l’illusion se répand au quotidien. Au sommet, la fièvre du populisme et les choix mal muris ont différé la marche escomptée vers le progrès. Le rêve de l’émergence est brisé par les fantaisies des plaisantins impénitents. Conséquence : on tourne en rond dans les bouffées de l’incompétence et de l’amateurisme. Un vrai gâchis !

Pour assurer le recul du pays , Boni Yayi a mis dans sa valise quelques lèche-bottes élevés au rang de ministres et des rescapés de la période médiévale empilés à la présidence à qui est confiée la tâche moderne de conseillers. Avec la nuée d’évangélistes envahissant le palais et l’intrusion des échantillons de l’espèce familiale et belle-familiale, la mafia a de l’appétit. En deux ans hérités du k.o, la gouvernance n’a pas été de tout repos. Le navire tangue sur les vagues des improvisations. On est désormais secoué par le reflux des incertitudes.

Le bilan se résume pour l’essentiel à des incantations sans effet. Le recours à la formule démagogique et doctrinale de la refondation s’est révélé stérile. En témoigne la contagion de l’échec. Le Bénin est partout mal classé. Presque dans tous les domaines, la gouvernance incandescente s’est montrée catastrophique avec notamment la prolifération des foyers de tension et un résultat piteux que l’exhibition n’a pu empêcher.

Globalement, la fameuse promesse économique de la croissance à deux chiffres a tourné au cauchemar. Il a même soufflé sur le pays un vent de récession. Fort heureusement, on a pu réussir à s’accrocher au bas de l’échelle sans tomber dans les ténèbres. L’accessit de 6% reste le nouveau défi pioché sous l’effet de la triste réalité. Le boucan agricole n’a produit qu’une énorme pollution. Malgré le braquage d’intrants et les randonnées ministérielles en mode rural, les chiffres de la production flottent. L’apport tumultueux des ministres contonculteurs de l’ère Yayi enfle le ridicule. Talon a trop hanté les couloirs.

Et les réformes ? C’est le siège de l’illusion et de la déroute. Il eut évidemment l’agitation portuaire et quelques innovations opérées dans du bruit. Avec une dose de rationalité, on peut continuer à espérer une révolution utile à ce niveau surtout que la pression américaine constitue une garantie. Sur l’essentiel, la saison printanière des réformes tarde à s’annoncer. Deux ans après le K.O à polémique et l’ivresse de la réélection ponctuée par les digressions enthousiasmantes développées sur la refondation, les performances sont lamentables sous l’effet de l’improvisation combinée au vice de la reculade.

Le roi traîne son K.O dans la boue du désespoir. Le secteur de l’éducation est en crise avec l’école en sursis. L’épée de l’année blanche reste en permanence au dessus de l’école. La faute à un déficit de dialogue. Le pouvoir a sans doute marqué des points dans l’amélioration des conditions de vie des enseignants mais il en a plus perdu dans sa gestion des priorités et des crises. Finalement rattrapé par les promesses non tenues, son score ne peut être que minable. Le secteur de la santé compte encore ses macchabées. La faute à une mauvaise politique de gestion des tensions sociales qui ont provoqué le deuil à l’hôpital. Depuis le K.O, le sport notamment le football semble condamné à la dégringolade. La faute à la connivence du pouvoir avec l’ancien forçat.

Episode affreux : le coup de sang du 1er août 2012. Les hommes politiques et les journalistes sont tous traités de « petits ». Le roi vanta son génie de faire du mal à tous. Une colère ravageuse, symptomatique de la volonté mal refoulée de s’éterniser au trône. Dans la foulée, la garde des sceaux accomplit son acharnement anti-magistrat et sème la discorde dans la maison justice.

Faits nouveaux sous ce second et dernier mandat : le pouvoir évoque une avalanche de tentatives contre le roi Yayi II. D’abord l’empoisonnement. La gouvernante, complice supposée de l’ancien bailleur du K.O, aurait échoué dans son élan de tuer son oncle président. Cette symphonie renversante fait mouvoir le bilan de l’an II. Ensuite, la tentative de coup d’Etat, la dernière trouvaille inscrite dans le brouillon post-K.O. Le régime joue avec le feu en agitant la peur. Et ce jeu dangereux souille moralement le bilan.

L’an II de Yayi II, c’est surtout l’an VII de Yayi. Il y a la suite des scandales avec le crime de la construction du siège de l’Assemblée nationale et les échos du drame des machines agricoles…Les vertus théorisées ont cédé à des vices non déclarés. Encore trois longues années…Une éternité.

Sulpice Oscar Gbaguidi


© Copyright 24 heures au Benin


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Deux ans de gestion pour son second mandat: les grands échecs de Boni Yayi (Porto-Novo : Une opération de don de sang dédiée à l'an 2 de Yayi II)


(Adjinakou 08/04/2013)


Le samedi 06 avril 2013 consacrait le deuxième anniversaire de la réélection du président Boni Yayi. Au-delà des manifestations populaires et discours divers, les observateurs ont leur regard sur le bilan de la gestion du régime Yayi II : le chef de l'Etat qui a été réélu par une victoire inédite a pu inscrire à son actif de grandes réalisations, mais quelques unes ont été, en dépit des efforts, vouées à l'échec.

Bilan en demi teinte, Bilan satisfaisant mais… Bilan négatif etc. Ce sont, entre autres, les appréciations des Béninois sur les deux ans de gestion du président Boni Yayi pour le compte de son second mandat. Dans divers médias, le premier ministre Pascal Irénée Koupaki, les députés Djibril Débourou et Lucien Houngnibo et bien d'autres personnalités politiques, favorables au régime ont noté un bilan positif de la gestion du président Boni Yayi. Ils insistent, en effet, sur l'année blanche cotonnière évitée au Bénin, les réformes au port de Cotonou, les microcrédits, la reconstitution de la trésorerie des entreprises par l'apurement des dettes, l'assainissement des finances publiques, les nombreuses infrastructures sociocommunautaires inaugurées et en chantier… Néanmoins, de l'avis des observateurs, les efforts du chef de l'Etat n'ont pas payé sur tous les plans.



Au passif

Il n'est certainement pas aisé de faire un bilan à l'étape actuelle du mandat du chef de l'Etat cependant, un bref tour d'horizon permet cependant de relever quelques dossiers ''échecs'' du gouvernement.

Une des premières réformes initiées par le président Boni Yayi au lendemain de sa réélection, aura été la révision de la constitution. Bien que focalisant l'attention de tout un peuple, elle n'aura pas abouti. Le chef de l'Etat affiche pourtant sa ferme détermination à faire aboutir cette réforme dont la réalisation objective sera, à coup sûr, salutaire pour notre démocratie. On pourra d'ailleurs lier l'échec de cette révision à celui de la lutte contre la corruption dans notre pays, en attendant l'installation prochaine des membres de l'agence nationale de la lutte contre la corruption. Au plan social, il faudra renouer avec le dialogue gouvernement-syndicat surtout avec les dernières menaces des organisations syndicales. Car la relative accalmie constatée dans le rang des travailleurs pourrait être mise à mal dans les tous prochains jours si rien n'est fait. Selon la Banque mondiale, le Bénin fait partie des pays les plus pauvres du monde avec un Produit intérieur brut (PIB) par habitant de 698 dollars américains en 2011 et un Produit national brut (PNB) de 14, 87 milliards et se classe au 137ème rang mondial". Le panier de la ménagère continue de se vider du fait de la régression permanente du pouvoir d'achat des Béninois. L'opposition au régime Yayi étant victime d'un perpétuel amenuisement, le climat politique national demeure des plus monotones. Sans compter la correction de la Lépi, et le respect des échéances électorales (notamment avec le report des élections communales) qui alimentent la polémique. De même, la récurrente question de la lutte contre l'essence de la contrebande, communément appelée " Kpayo " a une fois encore mobilisé les énergies du pouvoir qui peine à en trouver la bonne formule. Le délestage fait toujours la une des journaux et le calvaire des populations. La centrale électrique à gaz construite pour produire 80 mégawatts n'est toujours pas opérationnelle et le déficit énergétique devient de plus en plus criard.



Espoir ?

Le président Boni Yayi vient de passer deux ans de son quinquennat. Même si la portée de ses actions divise les observateurs, il est une réalité que la gestion Yayi n'a pas été faite que d'échecs. Plusieurs réformes osées et salutaires pour le développement du Bénin ont été entreprises et menées à terme avec brio. Il convient alors de se demander si le président Boni Yayi arrivera à bout des objectifs qu'il s'est lui-même fixé à sa prise du pouvoir. 2016 nous le dira.

Vitali Boton


© Copyright Adjinakou



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mardi 2 avril 2013

Apurement, correction et mise à jour de la Lépi : des pièges pour la démocratie béninoise dans la loi


La question de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) et la mise en place d’un fichier électoral irréprochable, est devenue plus que jamais une préoccupation majeure pour la classe politique nationale.
 L’ouverture la semaine écoulée de la 2è session extraordinaire de l’Assemblée Nationale, a permis à certains députés d’attirer l’attention de leurs collègues sur les écueils graves contenus dans la loi votée à cet effet et qui méritent des solutions urgentes.
Plus jamais au Bénin les nombreuses irrégularités constatées lors des élections présidentielles de 2011. C’est dans ce souci que l’actuelle mandature de l’Assemblée Nationale a voté le 28 décembre 2012, la loi N°2012-43 portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral national et de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Un texte accouché suite à de longs et houleux débats. Cela allait de soi si l’on se remémore le triste spectacle engendré par la Lépi expérimentée pour une première fois dans notre pays en 2011. Des millions de Béninois exclus, des bureaux fictifs de vote, des urnes bourrées à plusieurs endroits, bref un scrutin monopolisé par un camp qui a réussi à faire de la Lépi un instrument de fraude et non de transparence du scrutin.

Des points d’inquiétude

Le premier souci des députés préoccupés par les écueils contenus dans la loi, c’est d’éviter la création de structures permanentes sources souvent de dérives. Celles mises en place par la Lépi version 2011, ayant affiché leurs incompétences, il y a lieu, pour un travail propre et irréprochable, de mettre fin à leur existence. Or l’article 108 de la loi promulguée, en son 2è alinéa, mentionne que : « la liste électorale permanente informatisée, en vue de l’organisation des élections communales, municipales et locales de l’année 2013, se fait sous l’autorité et la supervision du conseil d’orientation et de supervision (Cos) assisté par le Centre national de traitement, tel qu’il existe à la date de la promulgation de la loi ». Cela pose un problème de taille. N’est-ce pas là une légitimation déguisée d’une structure partisane qui a déjà montré les preuves de ses limites ? Pourquoi ne pas œuvrer pour la mise en place rapide de l’Agence nationale de traitement ? Aujourd’hui, il est plus que jamais question de la crédibilité des structures chargées de réaliser le fichier électoral. Les députés doivent y veiller en sortant carrément du jeu, en tout cas, le plus tôt que possible, le centre national de traitement. Il est vrai qu’il s’agit d’une disposition transitoire. Mais cela n’exclut pas la pertinence du problème soulevé.
Un autre article qui constitue un danger pour la loi relative à la l’apurement de la Lépi est le 51. Il est relatif à la structure de la base de données personnalisées, nominatives et biométriques. La dernière phrase de cet article fait état de ce que la pratique du témoignage ne peut excéder le 31 décembre 2017. Le bon sens oblige à se demander pourquoi 2017. Cette date pose problème dans la mesure où l’une des principales sources de fraude est le témoignage. Comment expliquer que c’est en 2017 qu’on veuille mettre un terme à cela, alors que nous avons deux échéances électorales de taille en 2015 et en 2016 ? C’est à croire qu’au moment même où on veut limiter les fraudes électorales, on dit que les populations peuvent frauder jusqu’en 2016, mais qu’à partir du 31 décembre 2017, ce ne sera plus possible. C’est bien grave. D’où la nécessité pour les membres du Cos de redoubler de vigilance dans cette mission car il y va de l’intérêt du pays.

Le vote des mineurs légalisé ?

La nouvelle loi portant apurement de la Lépi pèche par naïveté. C’est en tout cas la conclusion qu’on pourrait tirer lorsqu’on se réfère à ses articles 21, 24, 26 et suivants, qui traitent de l’inscription des citoyens âgés de 8 ans et plus. Ces articles posent problème. L’âge de vote étant de 18 ans révolus, on peut redouter le vote des mineurs puisqu’il n’y a aucun dispositif pour empêcher le mineur qui a été enrôlé et qui a sa carte d’électeur, d’aller voter comme cela s’est passé dans certaines localités de notre pays lors des présidentielles et des législatives de 2011.




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Yayi - Koupaki : une guerre froide préjudiciable au Bénin

Au sommet de l’Etat, le Chef de l’Etat et son Premier ministre vivent et travaillent dans une ambiance de suspicion et de méfiance. Si officiellement les deux se parlent, dans la réalité, c’est une guerre froide, policée mais rude, qui se livrera jusqu’à l’usure.

La dernière apparition publique de Boni Yayi en compagnie de son Premier ministre , Pascal Irénée Koupaki, a fini par émousser les ardeurs de certains oiseaux de mauvaise augure qui ont annoncé, ces derniers jours, que rien n’allait plus entre ces deux hommes. Lors d’une séance de travail avec les protagonistes de la crise à la Chambre du commerce et d’industrie du Bénin (Cccib), les deux hommes étaient assis côte à côte. On a pu voir le Premier ministre, l’air évasif et inquiet, avoir des conciliabules avec le Chef de l’Etat, Boni Yayi. Cette image, bien que très artificielle, contraste bien avec tout ce qui a été raconté. On a spéculé à merveille ces derniers jours sur une prétendue implication du Premier ministre dans le «sinistre» projet de coup d’Etat manqué contre le régime Yayi.
Pascal Irénée Koupaki serait, selon une certaine presse, informé du projet et aurait même joué un rôle important, non encore éclairci, dans ce coup. De folles rumeurs avaient même annoncé qu’on serait sur le point de l’arrêter. Mais, jamais l’acte ultime n’a jamais été posé. Le locataire de la primature - située non loin d’une seconde résidence privée du Chef de l’Etat -  vit  ainsi son enfer sur terre dans un gouvernement où il est soupçonné de tout.
Epié jusque dans sa chambre, il vit dans une ambiance de «flicage» permanent : ses appels, ses visites et ses voyages sont suivis avec attention. Et ceci n’est pas nouveau. Dans le dossier de la cession de l’outil industriel de la Sonapra, Koupaki avait été victime d’une grande conspiration. On l’avait accusé d’avoir mal ficelé le dossier ou de l’avoir conçu pour permettre à celui qu’il veut de gagner. Des séances de dénonciation publique avaient été prévues, avant qu’au dernier moment, les instigateurs ne révisent leur position. Lorsque le scandale Pvi a éclaté, on a tôt fait de distiller un peu partout que c’est lui qui a signé le contrat avec Talon, en absence du Chef de l’Etat. Idem pour l’affaire de tentative d’empoisonnement où il a été soupçonné. Dans tous ces cas, le Premier ministre est resté de marbre, placide et prudent. Des rumeurs s’enflent et passent, mais Koupaki est toujours serein, d’une sérénité qui déroute ses adversaires. Mais jamais, ni au Palais, ni à la primature, on n’a démenti ces rumeurs, selon les habitudes du régime.

Guerre d’usure

En vérité, Koupaki est seulement victime de son rapprochement avec Talon, l’ennemi public numéro un au Bénin, mais aussi de sa volonté, non affichée mais déjà connue, de briguer la magistrature suprême. Mais on peut se poser la question de savoir pourquoi Yayi ne peut pas le sortir de son gouvernement, si tant est qu’il est d’intelligence avec Talon? Pourquoi Yayi, dont on connaît la propension pour les limogeages spectaculaires, a-t-il  autant de mal à remercier son  Premier ministre? Un rappel de taille, le Premier ministre a été un des chefs hiérarchiques du Chef de l’Etat, alors que ce dernier était encore un simple agent à la Bceao à Dakar. C’est qu’en réalité, le Chef de l’Etat, par nature docile au chef, reste encore sous l’influence de son ancien chef. Il craindrait aussi pour ses relations. Il n’est pas facile pour le Chef de l’Etat de liquider aussi facilement quelqu’un qui est l’ami personnel d’Alassane Ouattara. Et qui dit Ouattara, dit Compaoré. Le Chef de l’Etat  voudrait éviter d’être pris en inimitié par ceux-ci. Koupaki détient aussi trop de secrets de la gouvernance Yayi. Il s’est peut être aussi sali les mains dans certains dossiers. Démissionner pour lui pourrait lui être préjudiciable. Et chacun d’eux est obligé de supporter l’autre peut-être jusqu’à la fin du dernier  quinquennat de Yayi. Selon des sources proches de la Marina, le Président ne se cache même plus pour critiquer violemment Koupaki. Mais jamais il ne prend la peine de lui dire les choses en face, ou de l’accuser «d’intelligence avec Talon». Il est comme les mains liés, mais entretient cette guerre froide dans la presse.  Jusqu’à l’usure et la liquidation totale de son «adversaire», son Premier ministre, qui reste lui, imperturbable et confiant.
Écrit par Marcel Zoumènou




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Conseil d’orientation et de supervision de la LEPI (COS/LEPI): tractations pseudo politiques


(L'Evènement Précis 02/04/2013) 


C’est le jour J. Aujourd’hui, seront officiellement connus, en effet, les députés membres du Conseil d’orientation et de supervision de la LEPI (COS/LEPI). Jour de tractations, de manoeuvres, de coups et de manigances, les députés béninois ne sont jamais habiles qu’en ces temps-ci où il y a des intérêts personnels colossaux à défendre. La dernière fois où un tel climat a régné au sein de la représentation nationale, c’était en 2009, lors de la désignation des parlementaires devant siéger à la CPS/LEPI. Rudes batailles, chicaneries et autres manoeuvres souterraines avaient meublé ce choix. Chacun sait les rentes tirées de la participation à ces organes ad’ hoc.

Il y a eu, jusqu’ici, non seulement les émoluments consistants qui se distribuent aux honorables, mais aussi les clientélismes en tous genres qu’ils permettent d’entretenir. Le mot « achat de voix » n’a jamais autant pesé dans la balance politique qu’en ces temps-là. Dans la plupart des partis, une partie des dividendes est versée à la caisse. Il y en a un au moins où l’appui fourni est clairement assis sur des bases de marchandage. Le butin est partagé comme au bon vieux temps des razzias, entre le combattant venu du front et le chef de guerre resté en couverture.

Ce commerce florissant a rapporté en 2011 pas moins de 22 millions de FCFA par membre. C’était la partie visible de l’iceberg. En sous-main, on sait que des arrangements nombreux s’organisent. Ils ont permis à certains députés de s’en tirer alors avec parfois plus du double des chiffres officiels. Les parlementaires démissionnaires s’en étaient mordu le doigt. Certains s’en sont ouverts plus tard à des proches, allant jusqu’à réclamer, à la fin des opérations, un rappel sur leurs soldes impayés, condition sine qua non à l’époque du dégel de la crise. Il a fallu une fermeté absolue pour sortir de ce guêpier.

Les membres réguliers ont pu acheter de nouvelles parcelles, construire de nouveaux châteaux ou satisfaire telle lubie de leur maîtresse préférée ou telle autre exigence de leur « base ». L’argent récolté est distribué comme dans la mafia sicilienne. C’est pour éviter ce piège que les innovations contenues dans le code électoral en instance d’être voté tendent à réduire la composition de la CENA au strict minimum. Les verrous qui y sont posés de ci de là, veulent faire croire que les anciens marchandages vont être bannis. Attendons de voir. Ce qui est évident, cette fois-ci, c’est la reconduction presque totale des anciens membres de la CPS/ LEPI dans le COS.

Le cas exceptionnel de la RB sera décanté aujourd’hui, puisqu’une guerre de tranchée s’organise en ce moment même au sein du parti avec des menaces claires qui risquent de sonner l’équilibre précaire existant au sein du groupe. Mais ce qui fait peur à tous, c’est le comportement hideux des députés démissionnaires de la CPS qui ont contribué, pour une bonne part, au sabordage du processus en 2011. Profitant des échéances qui s’annoncent, l’on s’attend naturellement à des règlements de comptes visant à mettre un terme à certaines tendances trop prononcées à l’indépendance vis-à-vis de la direction du parti. Le fait est que les démissionnaires d’hier sont encore là, à nouveau.

Sauront-ils rester vigilants sans nuire à l’instrument en cours de réalisation ? C’est la question. Les enjeux financiers sont importants pour chacun des députés. Dans un pays où le système électoral est conçu à dessein pour servir de vache à lait pour les partis et leurs barons, il n’y a pas de raison pour que les pratiques d’antan ne reprennent. Déguisées ou non. Il faudra parvenir un jour à un système responsable où les prestations électorales ne sont pas largement et généreusement monnayées. En 2011, des voix se sont élevées pour crier haro sur le baudet.

Peine perdue. Même les organisations de la société civile, y compris des religieux notoires, se sont lancées dans la course au gain. En oubliant toute soutane et toute Bible. Comme dans les démocraties chevronnées où elles sont bénévoles, les prestations électorales ont besoin de tendre vers une citoyenneté désintéressée. Elles éviteraient le jeu sauvage
des tractations d’aujourd’hui qui donnent de nos processus
électoraux le honteux spectacle de la pourriture.

Par Olivier ALLOCHEME



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