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mardi 13 septembre 2011

Après le Kao présidentiel : Le Kao économique s’annonce pour le Bénin



Après le Kao présidentiel : Le Kao économique s’annonce pour le Bénin
13 septembre 2011 par richard 

C’est un secret de polichinelle de dire que le Bénin est confronté à des difficultés financières. Si l’on ne prend garde, le premier Kao économique de l’ère du renouveau démocratique sera bientôt réalisé.

Le Bénin enregistre habituellement en moyenne 15 milliards de franc CFA tous les dix jours comme frais de douanes et impôts de différentes structures. Cela lui fait 45 milliards de franc CFA environ par mois. Mais le mois dernier, ce fut une totale catastrophe. Le 1/5 du montant habituel n’aurait même pas été mobilisé. Cette réalité confirme la thèse selon laquelle le Bénin pourrait connaître un Kao économique dans les jours à venir. Cette situation est très préoccupante pour le gouvernement qui n’a plus les moyens nécessaires pour agir. Le gouvernement a dû retenir, suite à la communication du Ministre de l’Economie et des Finances en sa séance du samedi 10 septembre 2011, des mesures à observer par les ministères et Institutions face à la baisse du recouvrement des recettes budgétaires de 2011. Cette réalité a aussi contraint le gouvernement à capituler face aux importateurs. Il a dû prendre de nouvelles mesures d’assouplissement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (PVI) de nouvelle génération. Pour éviter, entre autres, le détournement du trafic vers d’autres ports, de permettre aux opérateurs économiques de passer les commandes de fin d’année et de faire baisser les prix des produits de grande consommation sur les marchés, le gouvernement a revu à la baisse les prix fixés pour que les importateurs puissent dédouaner leurs marchandises et que l’argent puisse entrer dans les caisses de l’Etat. Mais cela est loin de combler les attentes.

Autres mesures contre le Kao

Conscient de la menace du Kao économique, le gouvernement, en cette séance du samedi 10 septembre 2011, a retenu des impératifs à observer pour tenter d’éviter le pire. Il a, entre autres retenu qu’il faut réaliser la croissance économique ; observer une austérité budgétaire ; oeuvrer pour un accroissement des recettes intérieures ; et respecter les plafonds de dépenses retenues avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale pour l’année 2011. S’agissant de la mobilisation de recettes intérieures, le gouvernement a jugé nécessaire de poursuivre et d’accélérer les reformes des opérations douanières prévues par le Programme de vérification des importations (PVI) de nouvelle génération. Et comme les ressources manquent cruellement, le gouvernement a retenu comme mesures : l’identification de tous les gisements fiscaux ; le captage de toutes les recettes qui échappent au fisc ; la systématisation des contrôles et vérifications des opérations fiscales et de recettes au niveau de la Direction générale des impôts et des douanes (DGID) et de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP). Tous les ministres ont été invités à réduire les dépenses et les recentrer sur les investissements prioritaires. Le gouvernement, qui avait toujours trouvé des arguments pour justifier certaines dépenses à la veille de la présidentielle de mars 2011, a fini par épouser le plafonnement des dépenses sur la base des dépenses retenues avec le FMI et la Banque Mondiale au titre de la gestion budgétaire 2011. La priorisation des dépenses retenues dans le cadre de la facilité élargie de crédits ; la priorisation des dépenses en capital relatives à la poursuite des travaux d’infrastructures au niveau local à savoir les projets et programmes d’infrastructures sociocommunautaires sont des mesures à respecter. Le gouvernement a opté pour l’opérationnalisation par le ministre des Enseignements maternel et primaire, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre chargé de la Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes et le ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs d’un plan de consommation des crédits pour relever de façon significative le niveau d’exécution de leurs dépenses prioritaires. Enfin, la priorité à accorder aux dotations sectorielles affectées aux dépenses en capital financées sur ressources intérieures des projets et programmes d’infrastructures sociocommunautaires dans les ministères concernés par le transfert des ressources aux communes a été décidée.

Le gouvernement prend ainsi les mesures pour ajourner la catastrophe économique qui a besoin de plus de mesures et de comportements de bonne gouvernance pour ne pas subvenir. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement doit impérativement associer ses partenaires que sont les douaniers, agents des finances et autres travailleurs. S’il continue de frustrer les travailleurs qui intercalent les mois de travail de grève, le Kao économique risque d’arriver plus tôt que prévu. C’est à la table des échanges qu’on trouve des compromis. Et il faut éviter de jeter certains collaborateurs en pâture et espérer qu’ils travaillent avec diligence et entrain. Si le Kao présidentiel a mal côté la démocratie béninoise, il faut craindre que le Kao économique ne le précipite dans de grands bouleversements sociaux.

Guy Constant Ehoumi

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