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jeudi 15 décembre 2011

LE BÉNINOIS LIBÉRÉ DÉFINITIVEMENT INTERDIT DE PARUTION


LE BÉNINOIS LIBÉRÉ DÉFINITIVEMENT INTERDIT DE PARUTION





Le Béninois libéré définitivement interdit de parutionReporters sans frontières exprime son incompréhension face à la suspension définitive qui touche Le Béninois Libéré, décidée par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) le 8 décembre 2011, et met en garde contre les risques de dérive.
"La décision de la HAAC est une violation sans précédent de la liberté de la presse et écorne l’image d’un pays auparavant perçu comme une référence en la matière, a déploré Reporters sans frontières. Nous sommes particulièrement préoccupés par le risque d’un durcissement de la Haute Autorité contre les médias critiques. La fermeture d’un journal et l’interdiction d’exercer la profession de journaliste ne sont en aucun cas une réponse adéquate", a ajouté l’organisation.
Le Béninois libéré a été suspendu pour "violation des règles éthiques et déontologiques de la profession" par la HAAC, lors d’une audition publique spéciale qui s’est tenue le 8 décembre 2011. Tous les écrits du quotidien ont fait l’objet d’une saisie conservatoire et les locaux ont été mis sous scellé. Le directeur du journal, Aboubacar Takou, et son directeur de publication, Eric Tchiakpè, se sont par ailleurs vu interdire jusqu’à nouvel ordre l’exercice de la profession de journaliste ainsi que la création d’un organe de presse dans le pays.
Il est reproché au quotidien "des écrits incendiaires, des propos discourtois qui visent à détruire la République et mettre à mal les relations entre le Bénin et les pays membres du Conseil de l’Entente", ainsi qu’un titre "d’une gravité particulière" et des expressions "grossières, outrageantes, ordurières à l’égard des Chefs des Etats du Conseil de l’Entente", lors d’une de ces précédentes éditions. Le journal avait, en effet, tourné en dérision la réunion à Cotonou des Chefs d’Etat de l’organisation régionale dans un article intitulé "Conseil de l’Entente : Du vent !".
Les suspensions antérieures du journal semblent avoir pesé dans cette décision radicale de l’organe de régulation, dirigé par Théophile Nata.
Parallèlement, Reporters sans frontières a appris que huit autres journaux ont écopé d’une suspension temporaire allant d’une semaine à un mois pour des raisons diverses liées au manquement aux règles déontologiques. Radio Tokpa, une radio de proximité de Cotonou, a, quant à elle, vu une de ses émissions sportives hebdomadaires suspendues pour deux semaines.




Source : Reporter Sans Frontière. www.rsf.org



mardi 13 septembre 2011

La démocratie béninoise en danger


La démocratie béninoise en danger

Depuis la réélection contestée du président Yayi Boni, en mars 2011, le Bénin s'enfonce chaque jour un peu plus dans une crise sociopolitique qui menace les acquis démocratiques de la Conférence nationale de 1990.

L'AUTEUR


Vingt ans après la désormais historique Conférence nationale du Bénin (démarrée le 19 février 1990) et le retour au pluralisme démocratique, la jeune démocratie béninoise a du plomb dans l’aile. C’est le moins que l’on puisse dire eu égard à l’évolution sociopolitique du pays ces dernières années. Les élections présidentielle et législatives de 2011 n’ont fait que corroborer les inquiétudes grandissantes des Béninois à ce sujet. D’autant que le pays n’avait jamais connu des élections aussi douteuses que catastrophiques. La double crise politique avec l’opposition et sociale avec les syndicats qui s’en est suivie en est la preuve.

Point n’est besoin de revenir sur les dysfonctionnements concernant le fichier électoral, le non respect des textes et règlements en matière électorale, les cafouillages de laCommission électorale nationale autonome (Cena) et de la Cour constitutionnelle. Autant de situations ajoutées à la gestion des affaires publiques qui ont révélé une nette régression démocratique.

Au lendemain de la réélection contestée du président Boni Yayi, le régime au pouvoir veut conduire le pays à une nouvelle étape: la refondation. Le mot est quasiment dans tous les discours du président de la République et de ceux qui le soutiennent. Sans que la grande majorité des Béninois sache réellement ce que renferme ce vocable. Toujours est-il que beaucoup pensaient que la refondation en question concernait la gestion des affaires publiques par son régime ou la kyrielle de partis et de mouvements qui le soutiennent. Il n’en est manifestement rien. Il s’agit de faire réviser la Constitution.

Levée de boucliers

 

Dans son discours d’investiture le 6 avril 2011, Boni Yayi avait déjà annoncé les couleurs au sujet de sa volonté de réviser la Constitution du 11 décembre 1990. En fait, l’annonce n’avait rien de nouveau puisqu’il avait commis auparavant une équipe à cet effet. Mais les Béninois ne savaient pas encore à quoi va rimer cette révision constitutionnelle ou cette refondation en d’autres termes.

Il est vrai que la Constitution de la République du Bénin (PDF) a prévu les mécanismes de sa révision. Mais il est à craindre qu’après avoir réussi le tour de force de se faire réélire et de se doter d’une majorité à l’Assemblée nationale en écrasant l’opposition par tous les moyens, il soit tenté par une révision par voie parlementaire plutôt que référendaire. Sans qu’il y ait véritablement un débat national sur les fondements de cette révision. Et pour cause, les intellectuels et la société civile qui ont des récriminations sur le contenu même de la refondation se mobilisent déjà. Pour Me Joseph Djogbenou, président du Front des organisations de la société civile pour des élections libres, transparentes et pacifiques, «si la refondation est de toucher à la Constitution, qu’on ne touche pas à la Constitution…On n’acceptera pas ça».

En effet, beaucoup de points suscitent des crispations dans le projet de refondation en perspective par le régime de Boni Yayi. Plutôt que de renforcer le pouvoir de la justice par exemple, elle prévoit à l’avenir de faire valider les décisions de justice par la Cour constitutionnelle. Un point qui provoque un tollé général. Quand on sait la collusion qui peut exister entre cette institution et l’exécutif, il y a de quoi susciter une levée de boucliers.

«Si révision constitutionnelle il doit y avoir, il faut que la justice soit plus indépendante et capable de s’autosaisir directement notamment à propos des affaires publiques et des hommes politiques», commente le journaliste Serge Félix N’Piénikoua. Il ajoute:«Une justice plus indépendante est à coup sûr le gage d’une meilleure gouvernance et d’un respect des principes démocratiques.»

Le péril jeune

 

Ces dernières années, la gestion des affaires du pays a engendré de nombreuses frustrations à divers niveaux. Les multiples scandales sur fond de corruption ont entamé la crédibilité de la classe politique qui a présidé aux destinées du pays jusqu’à nos jours. Au point de faire naître un conflit de générations. Les régimes qui se sont succédé n’ont guère pu apporter de réponses adéquates aux préoccupations des jeunes en termes d’avenir. Des statistiques officielles indiquent que le taux de pauvreté est passé de 28,5% en 2002 à 37,4% en 2006. Et cette courbe ascendante n’a pas été inversée. Bien au contraire. Il y a fort à parier que les jeunes Béninois de plus en plus laissés pour compte, sans perspective d’avenir, se fassent entendre par d’autres moyens. Comme dans bien d’autres pays africains où le ras-le bol a conduit à une refondation sociopolitique, par la force de la jeunesse.

En attendant le grand débat sur la révision de la Constitution ou la refondation, la société civile fourbit ses armes ainsi que les différentes composantes de la nation. Est-il encore besoin de souligner que vers la fin du mandat de l'ancien président Mathieu Kérékou en 2006, ce sont les partisans du président Boni Yayi qui s’étaient vigoureusement opposés à sa révision. Alors que celui-ci entame son dernier mandat, ils rament maintenant à contre-courant. Cette attitude paraît on ne peut plus suspecte pour beaucoup de Béninois qui ont bien des raisons d’être encore plus vigilants. D’autant plus que lors du dernier bras de fer gouvernement-syndicats, Boni Yayi n’a pas hésité à franchir le Rubicon en cherchant à recourir à l’armée pour régler un conflit purement d’ordre social.

Pour nombre de jeunes, la grande question est de savoir si ce sont de nouvelles politiques et une nouvelle façon de gérer le Bénin qui vont leur redonner espoir ou si c’est la révision de la Constitution, dont on ignore la finalité, qui va apporter des solutions à leurs problèmes.

 «Ce n’est pas la révision constitutionnelle qui va nous construire des amphithéâtres ou donner du travail aux millions de jeunes du Bénin. C’est à croire qu’ils n’ont rien d’autre à faire que d’être obnubilés par leur pouvoir et comment le renforcer», confie Justin Oklégbo, un étudiant en droit.

Vraisemblablement, c’est du débat national qui ne doit en aucun cas être occulté que dépendra l’avenir de la refondation. Et tous les Béninois l’attendent de pied ferme. Car, il est hors de question de faire un passage en force, au moyen de subterfuges politiques, comme on l’a fait pour les différentes échéances électorales.

Marcus Boni Teiga

Après le Kao présidentiel : Le Kao économique s’annonce pour le Bénin



Après le Kao présidentiel : Le Kao économique s’annonce pour le Bénin
13 septembre 2011 par richard 

C’est un secret de polichinelle de dire que le Bénin est confronté à des difficultés financières. Si l’on ne prend garde, le premier Kao économique de l’ère du renouveau démocratique sera bientôt réalisé.

Le Bénin enregistre habituellement en moyenne 15 milliards de franc CFA tous les dix jours comme frais de douanes et impôts de différentes structures. Cela lui fait 45 milliards de franc CFA environ par mois. Mais le mois dernier, ce fut une totale catastrophe. Le 1/5 du montant habituel n’aurait même pas été mobilisé. Cette réalité confirme la thèse selon laquelle le Bénin pourrait connaître un Kao économique dans les jours à venir. Cette situation est très préoccupante pour le gouvernement qui n’a plus les moyens nécessaires pour agir. Le gouvernement a dû retenir, suite à la communication du Ministre de l’Economie et des Finances en sa séance du samedi 10 septembre 2011, des mesures à observer par les ministères et Institutions face à la baisse du recouvrement des recettes budgétaires de 2011. Cette réalité a aussi contraint le gouvernement à capituler face aux importateurs. Il a dû prendre de nouvelles mesures d’assouplissement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (PVI) de nouvelle génération. Pour éviter, entre autres, le détournement du trafic vers d’autres ports, de permettre aux opérateurs économiques de passer les commandes de fin d’année et de faire baisser les prix des produits de grande consommation sur les marchés, le gouvernement a revu à la baisse les prix fixés pour que les importateurs puissent dédouaner leurs marchandises et que l’argent puisse entrer dans les caisses de l’Etat. Mais cela est loin de combler les attentes.

Autres mesures contre le Kao

Conscient de la menace du Kao économique, le gouvernement, en cette séance du samedi 10 septembre 2011, a retenu des impératifs à observer pour tenter d’éviter le pire. Il a, entre autres retenu qu’il faut réaliser la croissance économique ; observer une austérité budgétaire ; oeuvrer pour un accroissement des recettes intérieures ; et respecter les plafonds de dépenses retenues avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale pour l’année 2011. S’agissant de la mobilisation de recettes intérieures, le gouvernement a jugé nécessaire de poursuivre et d’accélérer les reformes des opérations douanières prévues par le Programme de vérification des importations (PVI) de nouvelle génération. Et comme les ressources manquent cruellement, le gouvernement a retenu comme mesures : l’identification de tous les gisements fiscaux ; le captage de toutes les recettes qui échappent au fisc ; la systématisation des contrôles et vérifications des opérations fiscales et de recettes au niveau de la Direction générale des impôts et des douanes (DGID) et de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP). Tous les ministres ont été invités à réduire les dépenses et les recentrer sur les investissements prioritaires. Le gouvernement, qui avait toujours trouvé des arguments pour justifier certaines dépenses à la veille de la présidentielle de mars 2011, a fini par épouser le plafonnement des dépenses sur la base des dépenses retenues avec le FMI et la Banque Mondiale au titre de la gestion budgétaire 2011. La priorisation des dépenses retenues dans le cadre de la facilité élargie de crédits ; la priorisation des dépenses en capital relatives à la poursuite des travaux d’infrastructures au niveau local à savoir les projets et programmes d’infrastructures sociocommunautaires sont des mesures à respecter. Le gouvernement a opté pour l’opérationnalisation par le ministre des Enseignements maternel et primaire, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre chargé de la Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes et le ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs d’un plan de consommation des crédits pour relever de façon significative le niveau d’exécution de leurs dépenses prioritaires. Enfin, la priorité à accorder aux dotations sectorielles affectées aux dépenses en capital financées sur ressources intérieures des projets et programmes d’infrastructures sociocommunautaires dans les ministères concernés par le transfert des ressources aux communes a été décidée.

Le gouvernement prend ainsi les mesures pour ajourner la catastrophe économique qui a besoin de plus de mesures et de comportements de bonne gouvernance pour ne pas subvenir. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement doit impérativement associer ses partenaires que sont les douaniers, agents des finances et autres travailleurs. S’il continue de frustrer les travailleurs qui intercalent les mois de travail de grève, le Kao économique risque d’arriver plus tôt que prévu. C’est à la table des échanges qu’on trouve des compromis. Et il faut éviter de jeter certains collaborateurs en pâture et espérer qu’ils travaillent avec diligence et entrain. Si le Kao présidentiel a mal côté la démocratie béninoise, il faut craindre que le Kao économique ne le précipite dans de grands bouleversements sociaux.

Guy Constant Ehoumi

mercredi 20 juillet 2011

ET SI LE PROBLEME DU BENIN ETAIT LE PRESIDENT BONI YAYI ?

ET SI LE PROBLEME DU BENIN ETAIT LE PRESIDENT BONI YAYI ?

 
 
19 juilet  2011 | Par Hubert 
 
 


Quelques mois seulement après son avènement au pouvoir en avril 2006, les Béninois qui savent comment fonctionne un Etat et les observateurs avertis de la gouvernance du Bénin ont compris que le vrai problème dont souffre le pays s’appelle Boni Yayi et voici pourquoi :

  1. 1. Une gestion économique cahoteuse qui donne à réfléchir
 
En vérité, le Président Boni Yayi dont on dit qu’il est un Economiste, ne l’est que de titre.  Affublé du titre ronflant de docteur, c’est sous son régime que les plus gros scandales financiers ont saigné le pays jusque dans ses tripes.  Il ne sied pas de revenir sur la longue liste des scandales de son premier quinquennat pompeusement baptisé de régime de changement. La croissance économique annoncée à deux chiffres à l’échéance de 2011 a pointé du nez.
Comment passer sous silence les distributions d’argent à tour de bras à certaines catégories sociales du pays pour acheter leur soutien pour sa réélection en 2011, sachant que la saga n’est pas terminée.  Depuis 1960 et de mémoire de citoyen, le Président Boni Yayi est le Président le plus généreux de l’histoire du Bénin.  Il est paradoxalement un Economiste.  Cela donne à réfléchir.  Dans un récent numéro de la Lettre du Continent, il a été rapporté que le candidat Boni Yayi aurait dépensé la bagatelle de 100 millions de dollars américains (soit plus de 45 milliards de francs CFA)  au cours de l’élection présidentielle de Mars 2011. D’où est venu tout cet argent ? Question qui mérite réponse.
Beaucoup de slogans ont été scandés au cours du quinquennat pour conduire le Bénin à l’émergence. Au bout de cinq ans, c’est la morosité économique avec en prime la dégringolade de la filière cotonnière qui est au plus bas de sa performance depuis l’Administration Soglo.  Une contre-performance d’une filière qui représentait 40% des recettes d’exportation. Le contraste est saisissant étant donné que les prédécesseurs du Président actuel ne sont pas des économistes, un facteur qui en ajoute au doute sur sa capacité réelle à conduire l’économie du pays.
 
  1. 2. Un dialogue social incroyablement pauvre
 
Plus inquiétante est la manière dont son gouvernement et lui même en tête, ont géré le dossier des primes et des indexations sur salaires pour diverses catégories professionnelles. Le dialogue du Chef de l’Etat donne également à réfléchir.  Autant il a fait exploser le plafond des primes et salaires, autant il a étalé ses humeurs à travers une violence verbale jamais égalée.  Et en matière de violence verbale, le Président Boni Yayi détient un record sans précédent parmi tous les Chefs d’Etat que le Bénin ait connus depuis 1960.  Qu’il vous souvienne des propos tenus par Monsieur Boni Yayi et rapportés par la Député de la Renaissance du Bénin, Madame Rosine Vieyra-Soglo.  Des propos qui donnent froid dans le dos et que je ne veux pas répéter ici. Sous d’autres cieux, ces propos devraient coûter à leur auteur, la comparution devant les juridictions compétentes du Bénin.  Mais comme en politique le ridicule ne tue pas, cela n’a pourtant pas empêché la Renaissance du Bénin de rejoindre le camp du Président Boni Yayi, malgré ces propos violents.
 
C’est dans le même registre qu’il convient d’inscrire le discours du 13 Juin 2011 ainsi que le geste malheureux qui a consisté à pousser un responsable syndical dans le dos pour fait de grève au Ministère des Affaires Etrangères.  La rencontre tenue avec le haut commandement militaire du pays le 12 Juillet 2011 et les propos tenus au cours de cette rencontre relève toujours de cette volonté de faire l’option de la violence verbale et de l’intimidation au détriment du dialogue constructif.
 
Cette attitude du premier citoyen de notre pays inquiète et contraste avec la kyrielle d’initiatives prises par lui même sous le prétexte de garantir la paix pour le développement du pays.  En effet que sont devenus le Médiateur de la République, le Haut Commissaire a la Gouvernance Concertée et plus récemment le Premier Ministre chargé du dialogue social. 
 
Pourquoi le Chef de l’Etat a-t-il mis en place ces structures alors qu’il sait ne pas pouvoir les mettre au service du dialogue nécessaire à la conduite harmonieuse des affaires de l’Etat ? Cela donne à réfléchir sur sa capacité à gouverner notre pays et c’est inquiétant.
 
En réalité, qui a créé les problèmes à l’origine de la crise de confiance entre les travailleurs et le gouvernement si ce n’est le Chef de l’Etat lui-même.Son manque de rigueur dans la gestion des affaires publiques et sa forte propension au populisme et à jouer au Président généreux sont à la base de ses déboires avec les travailleurs.  Le Président Mathieu Kérékou, tout bon militaire n’a jamais concédé aux travailleurs, ce que son gouvernement n’est pas en mesure de servir à tous les agents de l’Etat. L’une des rares exceptions sous le long règne du Président Kérékou a été le bonus de deux échelons accordés aux Magistrats dès leur entrée en fonction. Sous le Président Boni Yayi, c’est la énième fois qu’une crise est ouverte  entre les travailleurs et le gouvernement simplement parce que dans l’approche de la question salariale et des primes à allouer aux fonctionnaires, le Chef de l’Etat a de façon constante, manqué de méthode. Le Bénin n’est pas le seul pays au monde où les travailleurs demandent et demandent encore. Cela fait partie d’une stratégie de lutte et tous les gouvernements du monde le savent et savent maîtriser ces situations pour éviter qu’elles dégénèrent en crise préjudiciable à l’économie nationale et à l’harmonie sociale.
 
  1. 3. Un manque criard d’éthique et de morale dans la gestion des affaires publiques
 
Le Président de la République ne connaît pas ce qu’on appelle conflit d’intérêt.  Il s’y installe et en fait un des principes de sa gestion. Les nominations de Monsieur Lambert Koty au Ministère des Travaux Publics et des Transports et de Arifari Bako au Ministère des Affaires Etrangères posent des cas de conscience en ce qu’elles relèvent d’un refus d’observer des règles d’éthique et de morale qui ne sont pas encore écrites au Bénin, mais qui interpellent tout dirigeant soucieux de bonne gouvernance. Comment expliquer que Monsieur Lambert Koty, Président Directeur Général d’AGETUR, entreprise privée dont il détiendrait la majorité du capital social, soit envoyé par le Chef de l’Etat avec pour mission de diriger le Ministère qui est censé alimenter cette société en marchés publics par le biais de la concurrence ?  Même si le Ministère de l’Urbanisme est tenu par quelqu’un d’autre, la seule présence de Monsieur Koty dans le gouvernement et à ce poste n’apparaît-elle pas au Chef de l’Etat comme un conflit d’intérêt au regard des activités de son entreprise ? Une simple question de bon sens !
 
Cela interpelle par ailleurs les responsables de l’Eglise catholique qui ont toujours dénoncé le mélange des genres et le manque d’éthique parce que la présidence du conseil d’administration de la société a toujours été assumée par une de ses éminentes personnalités ! En outre, où est-ce que le Chef de l’Etat qui prêche la paix et la cohésion nationale a-t-il trouvé les ressources pour nommer Monsieur Arifari Bako au Ministère des Affaires Etrangères  après sa conduite calamiteuse, partisane et contestée de la LEPI ?  Parce qu’il a servi un camp qui a gagné l’élection avec une LEPI truquée ?  Il faut vraiment être Monsieur Boni Yayi pour poser un tel acte et de manière aussi flagrante.  Cette décision donne raison à tous ceux qui pensent que Monsieur Bako a été instrumentalisé pour orienter la LEPI pour favoriser le candidat Boni Yayi et cela ne crée pas les conditions de paix tant chantée dans le pays.
 
C’est aussi au manque d’éthique du Chef de l’Etat qu’il convient d’attribuer son entreprise de débauchage des cadres et personnalités membres des partis politiques ne soutenant pas ses actions. De mémoire d’homme, jamais l’argent n’a circulé autant en politique comme cela est le cas depuis 2006.  On parle de centaines de millions, voire de milliards de francs déboursés et partagés pour débaucher des personnalités, parfois pour nuire aux partis politiques et faire sensation face aux populations.  Le ralliement de personnalités ayant déjà fait leur temps dans la vie politique de notre pays ainsi que le recrutement d’autres qui ont fait tous les régimes sans que notre pays ne connaisse jamais une avancée notable au plan économique sont à inscrire sur ce registre.  Cette attitude qui s’apparente au manque de sincérité de ces personnalités face à l’incapacité notoire du Chef de l’Etat de mener notre pays à bon port est une forme de corruption en même temps qu’elle constitue une grande complicité pour retarder le développement du pays.  Dans les cercles restreints, ces personnalités ne manquent pas de gloser sur cette incapacité, mais se sont acharnés pourtant à favoriser sa réélection frauduleuse et s’évertuent à continuer de le soutenir.  L’histoire jugera tous ceux-là, étant donné que leur attitude constitue un crime contre le pays.
 
Y a-t-il aujourd’hui une seule personnalité morale crédible capable d’être entendu et pour peser sur la gouvernance de ce pays aujourd’hui ?  Non ! Cela n’existe pas parce que l’argent est passé par là.  Après cinquante années de souveraineté, c’est ce que notre pays est devenu et il y a pourtant des cadres qui s’en réjouissent curieusement.
  1. 4. Quid de la refondation?
 
C’est avec les paramètres décrits plus haut et le contexte socio-politique marqué par le déficit criard de dialogue social qu’on nous annonce la refondation. Encore un concept nébuleux et fumeux pour amuser la galerie et occuper l’esprit des populations. Dans un pays sérieux, le candidat qui propose la refondation devrait avoir expliqué de fond en comble, ce qu’il y met et ce que cela apportera au pays, dans sa quête de développement.
 
Comment un Président qui a aligné tant de scandales financiers non élucidés et qui est incapable d’engager et de tenir un dialogue avec les travailleurs peut-il parler de refondation ? Un Président qui n’a pas voulu d’un processus électoral transparent et qui, malgré la manipulation de la LEPI a dû faire un hold-up électoral peut-il faire la refondation du Bénin ?
 
Tout le monde a lu les memoranda des anciens Ministres Soulé Mana Lawani, Armand Zinzindohoué ainsi que celui de l’ancien Procureur Général Georges Constant Amoussou. Le Président a-t-il déjà répondu aux accusations portées contre lui par des personnalités aussi proches pour prétendre refonder notre pays ?
 
Depuis 2006, aucun Béninois qui pense autrement que le Chef de l’Etat n’a le droit et ne peut participer à un débat sur l’ORTB.  Pire, le processus d’octroi de nouvelles fréquences de radio sonore et de télévision a été interrompu par la HAAC pour éviter que des opposants créent des organes audio-visuels pour lui porter la contradiction.  Cela est contraire à la constitution en même temps qu’il est inadmissible. Quelle croissance veut-on avoir si on ne libère pas la parole dans un Etat supposé être sous le règne du droit et de la loi ? Ainsi notre pays, classé en tête de peloton par Reporters Sans Frontières sous le régime du Général Mathieu Kérékou a connu un déclin significatif de plusieurs points sur le terrain de la liberté de presse, à cause d’une politique d’obstruction à l’accès aux médias d’Etat d’une part et de l’achat systématique d’une grande partie de la presse pour chanter les louanges du Président et de son régime incompétent, d’autre part.
 
Une véritable tragédie se joue sous nos yeux et personne n’en parle.  On préfère encenser le Chef de l’Etat et aller vers la marmite pour se servir, comptant sur la générosité et sa propension à donner sans compter.
 
Si quelqu’un doit refonder le Bénin, ce n’est certainement pas le Chef de l’Etat actuel. C’est ma conviction et celle de bon nombre inimaginable de Béninois qui observent et qui suivent pour voir jusqu’où il ira dans ses dérives. Ceux qui pensent le contraire sont dans leur droit, mais donnons-nous tous rendez-vous en 2016 pour voir dans quel état politique, économique et social sera notre pays avec la gouvernance actuelle. A suivre dans la prochaine parution…
 
Napoléon BIDOSSESSI, LausanneSuisse

vendredi 24 juin 2011

Travaux en commission hier au Parlement:Chaudes empoignades entre Rosine Soglo et Azannaï

Travaux en commission hier au Parlement:Chaudes empoignades entre Rosine Soglo et Azannaï


(Le Matinal 24/06/2011)

Les travaux en commission en vue de la rédaction de la clé de répartition des députés à la Haute cour de justice et dans les parlements régionaux ont tourné en dispute entre l’ex- présidente de la Renaissance du Bénin Rosine Soglo et le député Candide Azannaï. La « dame de fer » a dû réagir quand l’ex-ministre de l’industrie critiquait l’absentéisme qui retarde le traitement des dossiers.

Les députés Candide Azannaï et Rosine Vieyra Soglo ont échangé hier des injures à l’Assemblée nationale lors des travaux en commission. Pendant un peu plus de sept minutes, ces anciens compagnons de la Renaissance du Bénin se sont verbalement affrontés. De la mauvaise éducation jusqu’au manque de dignité face à l’argent. Rien n’a été oublié. Leurs autres collègues de la Commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme qui semblent avoir pris partie pour l’ancien ministre de l’industrie, ont laissé faire jusqu’à ce que la tension ne retombe. Ils ont fini par se présenter des excuses en présence des autres membres de la commission. Le désaccord fait suite à un rappel à l’ordre du député Candide Azannaï. Ce dernier ne tolère pas le fait que certains de ses collègues ne participent pas régulièrement aux travaux en commission comme en plénière. En ce qui concerne les activités des commissions justement, ce sont toujours les absentéistes qui retardent les travaux en posant certaines questions déjà dépassées.

Et selon le député Candide Azannaï, il faut finalement trouver une solution à ce problème. Surtout que ces députés absentéistes ne cherchent pas à se mettre au même niveau d’information avant l’ouverture des débats à l’ordre du jour. Selon le député Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), cela est très mauvais pour le bon fonctionnement d’une Assemblée nationale responsable qui se veut crédible. Il disait d’ailleurs très haut ce que presque tous les autres députés pensaient bas. Il y a des personnalités fortes comme l’Honorable Rosine Vieyra Soglo dans le cas. C’est cette façon de voir les choses qui a irrité l’ex-première dame et l’a fait sortir de ses gongs. Elle reproche à son ancien compagnon de l’avoir apostrophée. Le ton utilisé pour faire le reproche n’a pas aussi plu à Azannaï Candide. Et la situation a vite dégénéré. Des injures fusaient des deux côtés. L’ambiance très tendue a duré au moins sept minutes et personne dans le groupe n’a pas pu arrêter les hostilités. Les deux se sont finalement tu. Puis vint le temps des excuses.

C’est le plus jeune, Candide Azannaï qui a pris l’initiative, après s’être vidé, de présenter ses excuses à la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale depuis la cinquième législature. Et pendant que les journalistes accouraient pour en savoir plus, le député Candide Azannaï est rentré dans sa voiture qui a démarré en trombe. Sa collègue Rosine Vieyra Soglo elle, est retournée dans son bureau avant de prendre la route de Cotonou.

Jean-Christophe Houngbo
(Br.Ouémé-Plateau

© Copyright Le Matinal

Assemblée nationale : Candide Azannai et Rosine Soglo s’engueulent

Assemblée nationale : Candide Azannai et Rosine Soglo s’engueulent


(Aube Nouvelle 24/06/2011)
Un incident a émaillé hier les travaux de la commission des lois relatifs à la définition d’une clé de répartition des représentants de l’Assemblée nationale dans les parlements régionaux. Il s’agit d’une vive altercation entre le député Candide Azannai et la président du groupe parlementaire Nation et développement Rosine Soglo. Selon les faits tels qu’ils nous ont été racontés, tout serait parti d’une intervention du député Candide Azannai sur le comportement de certains députés qui manquent comme ils veulent les travaux en commission ou qui viennent en retard.

Il poursuit en indiquant que ces derniers quand ils sont présents retardent la bonne marche des travaux par leur question puisqu’ils reviennent sur les dossiers déjà vidés. Le député Azannai n’a pas fini d’aller au bout de sa pensée quand la doyenne d’âge a réagi violemment puisqu’elle s’est sentie indexée.. Il s’en ai suivi des échanges d’injures entre les députés . Cela a duré une dizaine de minutes. Mais on apprend qu’au finish tout est rentré dans l’ordre.

© Copyright Aube Nouvelle

jeudi 23 juin 2011

Yayi Boni et la manie des concepts

Yayi Boni et la manie des concepts


(Courrier International 22/06/2011)
 
Réélu le 13 mars 2011, le président Yayi Boni annonce la "refondation" après avoir vanté le "changement". Mais pour quoi faire ?

Quand Yayi Boni accède au pouvoir en 2006, le "changement" est le concept phare servi au peuple béninois. Avec des hauts et des bas, il a fini par s’user avec le temps. Réélu en 2011, le président invente la "refondation", pour, semble-t-il, opérer cette fois-ci des changements profonds dans la gestion des affaires du pays. Tel un magicien qui se perd dans ses infusions multicolores et ses nombreuses bagues devant un public impatient et agacé. "Ça va changer ! Ça doit changer !" Slogan expressif et abondamment utilisé pour battre campagne pour le compte de l’homme qui, à la veille de la présidentielle de 2006, apparaît sur la scène politique nationale en grande pompe.
Le régime qui s’efface à l’époque a tellement déçu le peuple béninois que ce dernier n’hésite pas à croire au "nouveau messie". L’accueil est triomphal et historique : 75 % des suffrages exprimés au second tour de la présidentielle de 2006. Il est élu. Le "changement" prend corps sans tarder à travers des actes. Dans presque tous les secteurs, Boni Yayi tout feu tout flamme engage des réformes profondes, bouleverse les pratiques, sans s’attarder sur les grincements de dents. On voit à l’époque un président assidu, descendant régulièrement sur le terrain. Un beau matin, Yayi ira même surprendre des retardataires de la fonction publique…
Le chef de l’Etat se montrera encore plus dur envers des ministres indélicats. Et il limoge sans sourciller ceux qui sont impliqués dans de sales affaires. Il aborde aussi le partage de la richesse. Et, dans cet élan, les microcrédits pour les plus pauvres. Tant bien que mal, le changement fait son chemin. Mais les revers furent également terribles. D’aucuns l’ont sans doute mal compris et ont fini par noyer le concept avec le concepteur dans une spirale de dysfonctionnements et de désordres à nul autre pareil. Si les acquis du changement ne sont pas négligeables, ses débordements et dévoiements ne manquent pas.
Certains le lâchent, alors qu’ils étaient les plus farouches défenseurs du concept. Allusion à ce jeune Béninois, sorti fraîchement d’une école canadienne, bombardé à la tête de la cellule chargée de faire la promotion du changement à la présidence de la République. C’était la "grande gueule" qu’il fallait sans doute pour parler du concept partout. Il en avait pratiquement fait sa chose.
La "bible du changement". Puis, chemin faisant, ce jeune homme s’effacera sans crier gare. S’en est-il lassé ? Personne n’a rien compris, sauf dame rumeur qui évoque une mésentente subite entre le chef de l’Etat et lui sur un sujet d'ordre privé. Soit. Il n’y avait pas que lui. Tous les gouvernements successifs de Boni Yayi en font leur affaire. Sauf le grand peuple qui n’y comprend plus grand-chose, face à la cherté sans cesse croissante de la vie. "Est-ce cela le changement ?" s’interroge sans cesse la rue.
Boni Yayi, en pleine campagne électorale, annonce la "refondation". Il se donne une belle raison : le changement ne lui aurait pas permis d’atteindre tous ses objectifs. Il faut donc "refonder" complètement l'Etat. Nouveau concept. Joli slogan pour une campagne électorale qui n’est pas gagnée d’avance. Reste que du "changement" à la "refondation", Boni Yayi n’a véritablement pas varié dans ses propositions et solutions pour un Bénin prospère. Le premier Conseil des ministres tenu à la suite de la formation du premier gouvernement disserte sur le nouveau concept. La magie des mots. La magie des concepts. Le changement d’antan avait suscité la même littérature autour de la bonne gouvernance que semble prôner Boni Yayi. Reste à souhaiter que des courtisans zélés, animés d’autres motivations, ne se jettent pas de nouveau sur la "Refondation" pour lui retirer toute sa substance, comme on l’observe déjà sur le terrain.
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mercredi 1 juin 2011

Le bureau de l’Assemblée nationale doit être cassé

Le bureau de l’Assemblée nationale doit être cassé
Écrit par Serge PRINCE AGBODJAN
A moins de l’extraordinaire ou d’un nouveau revirement jurisprudentiel sur la même question, la Cour constitutionnelle, présidée par Me Robert DOSSOU, devrait demander la reprise des élections du bureau de l’Assemblée nationale, 6ème législature intervenues le vendredi 20 et le samedi 21 mai 2011. Comme il a été annoncé, le résultat du scrutin effectué dans le cadre de la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale est le suivant:

1. Mathurin Coffi Nago (FCBE) élu président par un vote de 60 voix pour, 02 contre et 02 abstentions ;

2. Justin Yotto Sagui, (FCBE) élu 1er Vice-président par un vote de 61 voix pour, 01 contre et 02 abstentions

3. Boniface Yèhouétomè, (UN) élu 2ème Vice-président par un vote de 61 voix pour, 00 contre et 03 abstentions

4.Djibril Mama Débourou,(FCBE) élu 1er Questeur par un vote de 61 voix pour, 01 contre et 02 abstentions

5. Abraoua Françoise Assogba, (Alliance Cauris 2) élue 2ème Questeur par un vote de 60 voix pour, 02 contre et 02 abstentions,

6. Claudine Prudencio, (FCBE) élue 1ère Secrétaire parlementaire par un vote de 59 voix pour, 02 contre et 03 abstentions

7. André Biaou Okounlola, (AFU) élu 2ème Secrétaire parlementaire par un vote de 58 voix pour, 03 contre et 03 abstentions.

A bien comprendre la décision de la haute juridiction de janvier 2009, l’on doit tenir compte du nombre des deux groupes (Majorité/Minorité) et appliquer simplement le principe à valeur constitutionnelle de la représentation proportionnelle majorité/minorité. La décision est bien claire et complète car elle demande dans le cas d’espèce (en matière des droits de la minorité et la participation de tous à la gestion des affaires publiques) de n’admettre que deux camps au niveau de l’Assemblée nationale. Elle invite les autres membres de l’Assemblée nationale à se ranger dans l’un des deux camps «reflet des deux composantes que sont la majorité et la minorité parlementaire, et ce quel que soit le nombre de groupes parlementaires composant l’une ou l’autre de ces deux catégories»

Sans présager de l’issu du contentieux en cours, nous pensons à la simple lecture des faits et de la jurisprudence constante du juge constitutionnel béninois, que la reprise des élections des membres du bureau est plus ou moins certaine.

Pour finir, il nous paraît important de rappeler ce qu’a dit le doyen, le professeur Adama KPODAR, Agrégé de droit public et de science politique, Vice Doyen de la Faculté de droit de Lomé dans son commentaire sur la décision DCC 09-002 du 8 janvier 2009, Une bonne année à la démocratie pluraliste, je cite « En prenant une décision contraire à ce qui a été dit dans la DCC 09-002- du 8 janvier 2009, la Cour Dossou aurait commencé par creuser le «tombeau» de la démocratie au Bénin » Fin de citation.

Vivement que dans cette première crise de la 6ème législature de notre Assemblée nationale, la Haute juridiction dise strictement le droit pour que, comme l’a dit le doyen, que l’on ne creuse pas le tombeau de notre démocratie.

Soit pour:
- la Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) quatre (04) sièges au Bureau de l’Assemblée Nationale pour 41 députés ;
- l’Union fait la Nation (UN) un (01) siège au Bureau de l’Assemblée Nationale pour 30 députés ;
- l’alliance Cauris 2 un (01) siège au Bureau de l’Assemblée Nationale pour 02 députés ;
- l’alliance Force dans l’Unité (AFU) un (01) siège au Bureau de l’Assemblée Nationale pour 02 députés.

L’analyse des résultats issus de ces élections montre une inégalité des forces en présence regroupées à travers la notion de Majorité et Minorité.

Le groupe composé des FCBE constitué de 41 députés s’est octroyé quatre (04) places sur les sept (07) au bureau alors que le groupe «Union fait la nation» avec 30 députés s’est contenté d’une (01) place, soit la 2ème vice-présidence. Même si une polémique est née à la suite de ce choix, du fait de la position d’une tendance de ce regroupement, il est à signaler que cette tendance est belle et bien rentrée à l’Assemblée nationale, 6ème législature, sous la couleur de l’Union fait la Nation (UN) et non sous le nom du parti des membres qui la compose. La question ne devrait donc pas se poser quant à la présence de l’Union fait la Nation (UN) dans le bureau de l’Assemblée nationale.
L’Union fait la Nation (UN) fait bel et bien partie du bureau, à travers le seul siège obtenu par cette tendance de la minorité qui a participé au scrutin.

L’alliance Cauris 2 avec deux députés a pu trouver au Bureau de l’Assemblée Nationale une (01) place, celle de 2ème questeur, alors même que l’UN forte de 30 députés s’est retrouvée avec le même nombre de siège. Idem pour l’alliance Force dans l’Unité (AFU).

La question qui se pose à la lecture de ce scrutin du vendredi 20 et samedi 21 mai 2011 est de savoir le mode de scrutin utilisé par nos honorables députés.

S’agit-il de la représentation proportionnelle (principe à valeur constitutionnelle) ou de l’absolutisme d’une majorité (principe refusée par la jurisprudence DCC 09-002 du 8 janvier 2009)?

Pourquoi les autres minorités ayant aussi deux sièges (Force espoir-Union Pour la Relève, Union pour le Bénin, Alliance G13 Boabab, Alliance Amana) n’ont pas pu avoir aussi un siège comme l’Alliance Cauris 2 et l’Alliance Force dans l’Unité (AFU)?

Comment expliquez-vous que le groupe qui a 41 députés se soit octroyé quatre (04) sièges alors que celui qui a 30 députés s’est retrouvé avec un (01) siège et que deux groupes avec quatre députés se soient tapé deux (02) sièges au sein du même bureau?

Rien qu’à analyser objectivement les résultats de ce scrutin et à moins d’un revirement spectaculaire de la Haute Juridiction, les élections des membres du bureau de l’Assemblée nationale, 6ème législature, effectuées le vendredi 20 et samedi 21 mai 2011 seront reprises.
Beaucoup de décisions jurisprudentielles de la Cour constitutionnelle militent en faveur de cette reprise des élections.

Qu’il vous souvienne que dans la décision DCC 10-049 du 05 avril 2010 la Haute Juridiction a évoqué l’effet cliquet dans sa jurisprudence. Ce principe de l’effet de cliquet (Ratchet effect, en anglais) est un phénomène qui empêche le retour en arrière d’un processus une fois un certain stade dépassé. En clair, selon ce principe, «une consommation atteinte est difficilement réduite du fait des habitudes et des engagements qui ont été pris». Par analogie au cliquet, un mécanisme qui empêche un système de revenir en arrière et le force implicitement à aller de l’avant. L’effet cliquet n’est pas un principe évoqué par la Cour constitutionnelle du Bénin. Il a été utilisé dans la décision n° 83-165 DC du 20 janvier 1984 par le Conseil constitutionnel français pour procurer une protection particulière à certaines libertés, concernant par exemple la presse, les professeurs d’université ou la liberté d’association. Cette protection consiste à considérer comme inconstitutionnelles toutes les lois qui, au lieu de les rendre plus effectives, auraient pour objectif de revenir en arrière pour édicter un régime plus sévère ou restrictif. Cette interdiction de revenir en arrière a notamment été affirmée dans la décision du 20 janvier 1984 sur la liberté universitaire où le Conseil constitutionnel français a considéré que l’abrogation totale de la loi Faure sur les franchises universitaires du 12 novembre 1968 n’était pas conforme à la Constitution puisque certaines dispositions conféraient aux professeurs d’université des garanties conformes aux exigences constitutionnelles, qui n’avaient pas été remplacées, dans la nouvelle loi, par des garanties équivalentes. C’est ce qu’a repris la Cour constitutionnelle du Bénin dans sa décision DCC 10-049 du 05 avril 2010 (loi portant abrogation de la LEPI).

Rien qu’à prendre en compte cette jurisprudence, la Cour constitutionnelle pourrait demander la reprise de cette élection étant entendu que les honorables députés de la 5ème législature avaient déjà tenu compte de cette nouvelle avancée de notre démocratie en intégrant dans le choix des députés appelés à représenter l’Assemblée nationale en tant que corps, à animer ses organes de gestion ou à siéger au sein d’autres institutions de l’Etat, le concept de la minorité parlementaire.
A cette jurisprudence, il faut ajouter la DCC 09-002 du 8 janvier 2009 qui est très bien explicite sur la question. La Cour constitutionnelle a déjà réglé la question du mode de scrutin en matière de «choix des députés appelés à représenter l’Assemblée nationale en tant que Corps, à animer ses organes de gestion ou à siéger au sein d’autres institutions de l’Etat». Etant donné que nous sommes dans le choix des députés qui vont «animer les organes de gestion» de l’Assemblée nationale notamment le bureau de l’Assemblée nationale, c’est bel et bien «la représentation proportionnelle» qui doit être appliquée.

Rien qu’à prendre en compte les résultats du scrutin où un groupe de 4 députés a pu se tailler deux places au bureau alors même que le groupe de 30 députés n’a pu avoir qu’une place, on est loin de la représentation proportionnelle prévue par la Cour constitutionnelle dans sa décision DCC 09-002 du 8 janvier 2009.

En clair, si l’on s’en tient aux jurisprudences constantes de la Cour, il y a une nécessaire et juste reprise des élections des membres du bureau issus du scrutin des vendredi 20 et samedi 21 mai 2011.

LE RESPECT DU DROIT DE LA MINORITE ET DE LA MAJORITE: CONSEQUENCE DE LA DEMOCRATIE PLURALISTE REAFFIRMEE PAR LE PREAMBULE DE LA CONSTITUTION DU 11 DECEMBRE 1990

Par décision, DCC 09-002 du 8 janvier 2009 la Cour Dossou a dit et jugé que «le choix des députés appelés à représenter l’Assemblée nationale en tant que Corps, à animer ses organes de gestion ou à siéger au sein d’autres institutions de l’Etat, doit se faire selon le principe à valeur constitutionnelle de la représentation proportionnelle majorité/minorité »
Depuis cette exceptionnelle jurisprudence qualifiée par notre doyen Adama KPODAR de décision qui «doit être hissée au tabernacle des vecteurs de la démocratie», la Cour Constitutionnelle a érigé en principe à valeur constitutionnelle la représentation proportionnelle majorité/minorité pour le choix des députés appelés à représenter l’Assemblée nationale en tant que Corps, à animer ses organes de gestion ou à siéger au sein d’autres institutions de l’Etat.
Bien que cette décision ait été fortement critiquée, dès son introduction dans la jurisprudence constitutionnelle béninoise, elle a eu le mérite d’une part, de donner un contenu à certaines notions importantes prévues par notre Constitution et d’autre part, d’affirmer clairement le rejet par la Cour constitutionnelle du risque de la dictature de la majorité parlementaire ou de l’absolutisme de cette majorité, chose qui est contraire à l’idée de la démocratie pluraliste «fondée essentiellement sur la philosophie politique de la dialectique constructive affublée dans la doctrine juridique et science politiste».

En effet, dans cette captivante décision prise par la Cour Dossou, la haute juridiction n’a pas utilisé la notion d’ «opposition» qui a une définition précise en droit. Elle a clairement fait une catégorisation à travers les thèmes majorité/minorité, thèmes qui ont un sens juridique clair.
En droit, la majorité est juridiquement définie comme un parti ou coalition de partis détenant la majorité des sièges du parlement et la minorité comme le groupe le moins nombreux lors d’une élection. Dans une assemblée, c’est le parti ou le groupe qui réunit le moins de sièges qui est la minorité parlementaire.

Si on s’en tient à la décision du 30 avril 2011 relative à la proclamation des résultats des élections législatives, on note les forces suivantes:
- Forces cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) 41 sièges avec alliés
- l’Union fait la Nation (UN) avec 30 sièges.
- Autres regroupements (à classer dans un camp: Majorité/Minorité)
Union pour le Bénin (UB) 02 sièges,
Alliance Amana 02 sièges,
Alliance G13 Baobab 02 sièges,
Alliance Force dans l’Unité (AFU) 02 sièges,
Alliance Cauris 2 02 sièges,
Force Espoir-Union pour la relève (UPR) 02 sièges

Il est donc clair pour tous les citoyens béninois que la configuration issue des urnes selon la décision du 30 avril 2011 de la Haute Juridiction sous réserve des contentieux donne les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) avec alliées: groupe majoritaire et l’Union fait la nation (UN) et alliés, minoritaire.

Source @: La Nouvelle Tribune

Nouvelles menaces d’inondations: l’alerte des sapeurs pompiers à 4 communes

Nouvelles menaces d’inondations: l’alerte des sapeurs pompiers à 4 communes. Écrit par Christian Tchanou

Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Kpodji et Porto-Novo courent de nouveaux risques d’inondations à grande échelle en ce début de saison pluvieuse. Les sapeurs pompiers souvent sollicités, donnent déjà l’alerte en direction de ces quatre communes et les invitent à prendre à temps les précautions nécessaires. Les présentes pluies annoncent sans doute les couleurs d’un tableau d’inondations encore plus noir à Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Kpodji et Porto-Novo.
 
Ces 4 communes du Bénin, qui sont généralement les plus touchées pourraient ainsi connaitre une situation pire cette année, après celle non moins grave de 2010. Les hommes du feu en sont si préoccupés qu’ils lancent déjà leur cri d’alarme. «Il vaut mieux prévenir que guérir» avertit le Colonel Laurent Amoussou, Commandant du Groupement national des sapeurs pompiers du Bénin. Comme les années antérieures, ils viennent de saisir à nouveau les autorités de ces quatre communes sur la nécessité de sensibiliser davantage les populations sur les risques qu’elles encourent à demeurer dans les zones inondées. En plus, insiste le Colonel Amoussou, il faut que ces communes pensent réellement aux curages des caniveaux, à l’aménagement effectif des voies et à la création des drains ou des tranchées adéquates pour faciliter l’écoulement des eaux de pluies. Les sapeurs pompiers préconisent également que les autorités concernées s’appuient sur la mémoire des inondations antérieures, voir ce qui a été fait et ce qui a surtout produit des résultats positifs. Il y a également nécessité de mettre sur pied de vraies équipes pour conduire les plans de gestion des crises liées à ces inondations.


De leur côté, les sapeurs pompiers aussi s’affairent déjà. Un comité de gestion des inondations est déjà mis en place pour mettre en état de marche tous les différents matériels qui interviennent dans ce cadre. Les hommes du feu considèrent l’inondation comme une urgence, à l’instar d’un accident de circulation, ou tout autre sinistre. La procédure reste donc la même. Seulement, l’exécution est différente. Lorsqu’on appelle le pompier, celui-ci doit, nécessairement faire une reconnaissance des lieux inondés avant toute intervention. Trois cas se distinctent ici selon le Colonel Amoussou. Le premier est le cas où il y a des caniveaux. Mais où l’eau est peut-être à un niveau plus bas que le caniveau. L’intervention est dès lors facile. Dans le 2ème cas, le caniveau se trouve un peu plus éloigné, nécessitant le déploiement de beaucoup de matériels et prend donc plus de temps. Le 3ème cas est le plus préoccupant. Pas de caniveaux du tout dans un milieu ou l’espace inondé est encore plus important. « L’intervention est pratiquement impossible dans ce cas parce qu’il s’agira de pomper l’eau de tout un quartier (phénomène de l’osmose). C’est pour cela qu’il reste et demeure nécessaire de faire des reconnaissances, pour savoir si le pompier peut intervenir ou pas» explique le Commandant de cette unité. Juste pour soulager, jamais pour régler définitivement le problème. Mais le plus grand souhait des sapeurs pompiers béninois est de travailler davantage en synergie avec les équipes en charge des inondations des mairies tant dans la prévention que dans la gestion des sinistrés. «Les populations doivent continuer à faire confiance aux sapeurs pompiers qui sont disponibles 24h/24 pour répondre à leur appel de secours. Mais ils ne peuvent se mettre en branle que lorsqu’ils ont été alertés » affirme aussi le Colonel Amoussou.


Source: @ La Nouvelle Tribune

mardi 31 mai 2011

Assemblée nationale:Le groupe parlementaire (« Un ») constitué

Assemblée nationale:Le groupe parlementaire (« Un ») constitué
Conformément aux informations publiées dans le numéro spécial du quotidien « Le Matinal », du samedi dernier, l’alliance politique Union fait la Nation (« Un ») a formé hier lundi, 30 mai 2011 son groupe parlementaire. Le dit groupe qui porte le même nom que l’alliance et se compose de 21 membres. Lire ci-après la déclaration de constitution de l’« Un »

Déclaration de constitution de groupe parlementaire Un
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, chers collègues, conformément à la constitution du 11 décembre 199O, notre peuple a affirmé solennellement sa détermination de créer un Etat de droit, de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus. Cette démocratie suppose la participation de tous à la gestion des affaires publiques. Pour y parvenir, plusieurs institutions dont notamment l’Assemblée nationale ont été prévues. Elle a pour mission de légiférer et de contrôler l’action du gouvernement. En ce moment où commence la sixième législature, les Béninois expriment avec insistance leur volonté de voir le Parlement montrer un nouveau visage et se préoccuper davantage des questions liées au développement et à la paix sociale. Ils veulent d’un Parlement responsable, bien dirigé et qui promeut la démocratie, la liberté d’expression et la culture de la tolérance. Réaffirmant notre engagement en faveur de la paix et du développement de notre pays, le groupe parlementaire Union fait la Nation (Un) est convaincu que le renforcement du processus de démocratisation et des institutions de l’Etat contribuera grandement à la réalisation de cet objectif. La démocratie repose sur l’existence d’un Parlement représentatif de toutes les opinions et qui fonctionne conformément aux normes établies. Le Parlement doit veiller à la préservation des droits des différents groupes politiques représentés. L’Union fait la Nation à travers ses députés, travaillera pour le maintien de l’équilibre entre les aspirations concurrentes dans le souci d’instaurer un climat de cohabitation apaisée entre la majorité et la minorité. En tant que pouvoir public, l’Assemblée nationale est comptable devant les citoyens. C’est pourquoi les députés de l’Un veilleront à la transparence dans l’action parlementaire, initieront et participeront à toute action tendant à informer plus largement les populations sur son fonctionnement et sur les questions objets de leur délibération. Le groupe parlementaire Un quoique de la minorité Parlementaire, se battra de toutes ses forces et de toute son intelligence pour combler les attentes légitimes de notre peuple qui aspire au pain, à la paix et à la justice. Le groupe parlementaire Un composé de 21 députés a pour président l’Honorable Antoine Kolawolé Idji et pour vice-président l’Honorable Edmond Agoua.
Vive le Parlement
Vive le Bénin
Je vous remercie
Ont signé :
1- Ahossi Comlan Léon
2- Amoudatou Ahlonsou
3- Sanni Yibatou Glèlè
4- Sèhouéto Lazare
5- Akotègnon Raphaël
6- Ahouanvoébla Augustin
7- Vlavonou Louis
8- Zinsou Edmond
9- Golou Emmanuel
10- Tchocodo Gabriel
11- Honfo Charlemagne
12- Gbènamêto Jonas
13- Adantinnon Joachin
14- Sacca Fikara
15- Houndété Eric
16- Kolawolé A. Idji
17- Bruno Amoussou
18- Fagbohoun L. Séfou
19 Domingo Cyriaque
20- Agoua Edmond
21- Atao M. Hinnouho


Source @ LeMatinal.