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mercredi 20 mars 2013

Critique sur la gouvernance sociopolitique et économique du Bénin: l’opposition de plus en plus déboussolée

(Le Matin(bn) 19/03/2013)

Le Bénin traverse depuis quelques temps des moments difficiles en ce qui concerne sa gouvernance. La mouvance semble être un peu dépassée. Mais l’opposition dans son ensemble a perdu son latin d’antan ou serait carrément absente face à la situation morose. Elle laisse trop le champ libre au gouvernement de la refondation.

Le Bénin est un pays dit démocratique, où il existe aussi une opposition. Or, un regard sur la gouvernance du pays laisse croire que le Bénin est devenu une affaire de la seule mouvance présidentielle. L’on a comme l’impression que l’opposition n’a pas d’alternative à proposer et laisse la barque qui est entrain de prendre de l’eau à la mouvance seule. On ne demande pas à l’opposition d’empêcher le pouvoir d’exécuter son projet de société. Mais depuis un certain temps, face à des situations les unes plus brulantes que les autres, l’opposition béninoise reste inactive et n’a plus voie au chapitre. Elle est déboussolée.

Mêmes ses quelques ténors qui continuent vaille que vaille la lutte n’arrivent plus à s’imposer. Or, le rôle de l’opposition dans des pays dits démocratiques, c’est de contribuer, à travers ses critiques et suggestions, à la gestion ou à la bonne gouvernance du pays. Elle recentre plus ou moins le pouvoir en place et lui permet de ne pas tourner en rond. Ceci pour le développement de toute la population. Car si elle laisse la mouvance seule agir, les conséquences négatives qui adviennent, c’est tout le peuple qui en ressent le coup.

Au Bénin en ces temps-ci, ce n’est plus un secret pour personne, que l’on soit proche du pouvoir ou opposant, que la vie coûte chère et ceci, de jour en jour. Mais cela n’émeut nullement l’opposition qui peut faire des dénonciations en ce qui concerne la gestion économique du pays et amener le gouvernement à revoir sa politique sociale par exemple. Selon un certain Zarifou Dangbé, étudiant, les opposants béninois sont indifférents et se comporteraient comme tels puisqu’ ils se disent que ce ne sont pas eux qui sont aux affaires. « Le jour où j’y serais, j’apporterais mes contributions ou propositions pour le développement du pays», a-t-il fait remarquer pour caricaturer un peu l’indifférence des opposants béninois.

Les arrestations tous azimuts de certaines personnalités ont été enregistrées récemment. Mais l’opposition n’a pas réagi outre mesure. Ce n’est pas à l’approche d’une consultation électorale qu’il faut venir promettre le ciel et la terre à ses militants ou aux électeurs, comme c’est malheureusement le cas avec les hommes politiques béninois. L’opposition n’est pas muselée au Bénin. À cet effet, l’opposition doit à présent, aller à l’école des oppositions des pays ‘’démocratiques’’ du monde.

C’est-à-dire qu’elle doit s’illustrer à travers ses idées objectives et réalistes et proposer des alternatives aux actions du pouvoir en place. Les partis politiques de l’opposition doivent occuper leur place pour l’avancement de la démocratie et favoriser le développement du pays. Mais, faudrait-il aussi que la mouvance permette à cette opposition de donner des avis et opinions sur des situations. La bonne gouvernance tant prônée en dépend aussi.

Edem ANAKA

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