(Le Matin(bn) 19/03/2013)
Le Bénin traverse depuis quelques temps des moments difficiles en ce qui
concerne sa gouvernance. La mouvance semble être un peu dépassée. Mais
l’opposition dans son ensemble a perdu son latin d’antan ou serait
carrément absente face à la situation morose. Elle laisse trop le champ
libre au gouvernement de la refondation.
Le Bénin est un pays dit démocratique, où il existe aussi une
opposition. Or, un regard sur la gouvernance du pays laisse croire que
le Bénin est devenu une affaire de la seule mouvance présidentielle.
L’on a comme l’impression que l’opposition n’a pas d’alternative à
proposer et laisse la barque qui est entrain de prendre de l’eau à la
mouvance seule. On ne demande pas à l’opposition d’empêcher le pouvoir
d’exécuter son projet de société. Mais depuis un certain temps, face à
des situations les unes plus brulantes que les autres, l’opposition
béninoise reste inactive et n’a plus voie au chapitre. Elle est
déboussolée.
Mêmes ses quelques ténors qui continuent vaille que vaille la lutte
n’arrivent plus à s’imposer. Or, le rôle de l’opposition dans des pays
dits démocratiques, c’est de contribuer, à travers ses critiques et
suggestions, à la gestion ou à la bonne gouvernance du pays. Elle
recentre plus ou moins le pouvoir en place et lui permet de ne pas
tourner en rond. Ceci pour le développement de toute la population. Car
si elle laisse la mouvance seule agir, les conséquences négatives qui
adviennent, c’est tout le peuple qui en ressent le coup.
Au Bénin en ces temps-ci, ce n’est plus un secret pour personne, que
l’on soit proche du pouvoir ou opposant, que la vie coûte chère et ceci,
de jour en jour. Mais cela n’émeut nullement l’opposition qui peut
faire des dénonciations en ce qui concerne la gestion économique du pays
et amener le gouvernement à revoir sa politique sociale par exemple.
Selon un certain Zarifou Dangbé, étudiant, les opposants béninois sont
indifférents et se comporteraient comme tels puisqu’ ils se disent que
ce ne sont pas eux qui sont aux affaires. « Le jour où j’y serais,
j’apporterais mes contributions ou propositions pour le développement du
pays», a-t-il fait remarquer pour caricaturer un peu l’indifférence des
opposants béninois.
Les arrestations tous azimuts de certaines personnalités ont été
enregistrées récemment. Mais l’opposition n’a pas réagi outre mesure. Ce
n’est pas à l’approche d’une consultation électorale qu’il faut venir
promettre le ciel et la terre à ses militants ou aux électeurs, comme
c’est malheureusement le cas avec les hommes politiques béninois.
L’opposition n’est pas muselée au Bénin. À cet effet, l’opposition doit à
présent, aller à l’école des oppositions des pays ‘’démocratiques’’ du
monde.
C’est-à-dire qu’elle doit s’illustrer à travers ses idées objectives et
réalistes et proposer des alternatives aux actions du pouvoir en place.
Les partis politiques de l’opposition doivent occuper leur place pour
l’avancement de la démocratie et favoriser le développement du pays.
Mais, faudrait-il aussi que la mouvance permette à cette opposition de
donner des avis et opinions sur des situations. La bonne gouvernance
tant prônée en dépend aussi.
Edem ANAKA
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Le Matin(bn)
AGIR ENSEMBLE ~ ACT TOGETHER
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